Liberté de Conscience, Liberté pour la Science
Deux semaines après, il reste à préparer la publication des « actes » et c'est un chemin semé d'embûches quand on a tant à faire par ailleurs. Mais le travail sera mené à bien : ce colloque ne fut certes qu'un moment (ignoré des média, bien sûr, malgré son remarquable plateau), mais un moment porteur d'avenir. Il me semble que les intervenants avaient le souci d'illustrer cette formule que j'ai parfois trouvée désuète et emphatique : « Travailler au progrès de l'Humanité ». Des universitaires, des juristes, des médecins, des philosophes, des citoyennes et des citoyens de Belgique, Grèce, Espagne, Pologne, Suisse et France ont apporté leurs contributions dans un climat d'échanges exigeants et conviviaux. Voici la résolution finale. Elle a ouvert la voie à de nouvelles perspectives. J'ai eu l'occasion de proposer au Président de l'Université d'Angers d'organiser un événement de ce type sur les bords de la Maine. Je renouvelle cette proposition urbi et orbi !
Résolution du colloque « Liberté de conscience, Liberté pour la Science » Lille, 16-17 mai 2014
Les participants au colloque « Liberté de conscience, liberté pour la science » réunis à l’Université de Lille 1 à Villeneuve d'Ascq, les 16 et 17 mai 2014, constatent que la recherche scientifique est confrontée à des difficultés liées aux résistances des obscurantismes religieux traditionnels et de nouveaux obscurantismes qui se manifestent sous la forme d’un relativisme encouragé par des présentations idéologiques ou par des décisions dogmatiques concernant l’objet des recherches. Cela conduit, dans les cas les plus graves, à la destruction violente d’expériences scientifiques, au recul du progrès de la connaissance, et au blocage de projets de recherche
Les participants le réaffirment : la recherche scientifique est fondée sur le doute et ne saurait prospérer sous la pression de ceux qui, scientifiques ou non, prétendent posséder la vérité. La liberté de la recherche doit être préservée ou conquise en Europe.
Ils tiennent à souligner également, que les tutelles scientifiques, les gouvernements et les instances supra-nationales, loin de protéger les chercheurs de la pression des lobbies économiques et financiers, accentuent les incitations à s’y soumettre.
Les décisions de santé publique et les débats éthiques, sur les applications des technologies, les avancées ou les nouvelles demandes sociales, doivent obéir au principe de laïcité, c'est-à-dire être tenus à l’écart des lobbys religieux et autres. Ces décisions seraient d’ailleurs réduites à néant si l’accès aux soins n’était assuré du fait de la destruction des systèmes de sécurité sociale.
Enfin, constatant que les enjeux de la recherche scientifique sont le plus souvent travestis par les media et peu compris du grand public, ils insistent sur l’importance cruciale de l’enseignement des sciences et sur la promotion d’une véritable culture scientifique.
Les participants reprennent la déclaration adoptée à Barcelone en 2011,qui reste toujours d’actualité, et décident de la republier dans les actes du dit colloque.
Ce colloque s'est tenu à l'initiative de la Fédération Nationale de la Libre Pensée (FNLP-France), la Fédération des Amis de la Morale Laïque (FAML – Belgique), la Fédération Humaniste Européenne (FHE) et l'Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)
Avec le concours de : L'Université de Lille 1, Le Conseil général du Nord, Radio Campus Lille, La Fédération du Nord de la Libre Pensée, L'Union Rationaliste, Entraide et Solidarité des Libres Penseurs de France, l'Université Libre de Bruxelles, l'Université de Mons, Associació de Bioética i Dret de la Universitat de Barcelona, la Ville de Villeneuve d'Ascq et la Région Nord Pas-de-Calais.