Valls et la grève des cheminots.
Les types qui nous gouvernent sont dangereux. L'avenir (et parfois le présent) qu'ils nous préparent est un cauchemar. Face à eux, ils trouvent chaque jour davantage ceux qui ne vivent qu'avec la vente de leur force de travail. Ce sont les prolétaires. Ceux du rail sont unis dans la grève avec leurs organisations syndicales. Valls et Hollande ne sont pas fermes, ils sont naturellement brutaux, parce que cette classe qui a un peu voté pour eux, puis de moins en moins, puis presque plus, cette classe leur fait peur. De leurs références "socialistes" , ils ont conservé une conscience aigüe de la puissance collective de ceux qu'ils trahissent, comme Noske et Scheideman, leurs trop illustres précédesseurs.
Je souscris pour ma part à ce qu'écrivait Rosa Luxembourg à Luise Kautsky depuis la forteresse de Wronke où elle était emprisonnée (après avoir évoqué ce lied de Hugo Wolf) :
"Le goût de la musique, comme de tant d'autres choses, a dû te passer depuis tout un temps ; tu as la tête emplie de soucis à cause de l'histoire du monde qui va de travers et le coeur plein de soupirs à cause du spectacle pitoyable qu'offrent les... Scheidemann et consorts. D'ailleurs quiconque m'écrit se lamente et soupire également. Je ne connais rien de plus risible. Ne comprends-tu pas que le désastre général est beaucoup trop grand pour qu'on se lamente à son sujet ? Je peux être peinée lorsque Mimi est malade ou que ça ne va pas chez toi. Mais lorsque le monde entier sort de ses gonds, je ne cherche qu'à comprendre, le qu'est-ce et le pourquoi de ce qui se passe, et du moment que j'ai fait mon devoir, je retrouve mon calme et ma bonne humeur. ultra posse nemo obligatur. Et après cela il me reste encore tout ce qui a été une joie naguère : la musique et la peinture, et les nuages et l'herborisation au printemps, et les bons livres, et Mimi, et toi et bien d'autres choses encore - bref, je suis riche comme Crésus et entends bien le rester."
Trat diffusé aux usagers de la SNCF par FO, Sud et CGT