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Publié par Michel GODICHEAU

Μην μελετάς απλά την Ιστορια... Ζήσε την ! N'apprenez pas seulement l'Histoire, vivez-là ! (slogan d'une association grecque d'amis de l'Histoire).

 

Vivre l'histoire, c'est parfois un peu énervant, ainsi lorsque circule en boucle depuis près de trois ans, avec incises façon fdsouche, l'histoire de ce journaliste (que je n'ai d'ailleurs pas retrouvé, sauf ce qui est censé être sa photo sur le site Europe Israël) qui se serait vu demander de se convertir à l'islam pour épouser civilement une marocaine. Et ce à Aubervillers. Une version un peu plus crédible, mais toujours volontairement incomplète a été soumise à la critique sur hoaxbuster. Je ne sais toujours pas ce qui s'est vraiment passé à la mairie d'Aubervilliers fin décembre 2011 ou début janvier 2012. Etablissons donc ce qui est en droit. Le mariage civil avec une ressortissante marocaine en séjour régulier en France s'effectue sans problème dès lors que l'Etat-civil de la mariée est établi. Pas plus l'officier d'Etat-civil que qui que ce soit n'a à s'occuper de la confession réelle ou supposée des conjoints. La France est une république laïque. L'épouse peut dès lors acquérir la nationalité française. En revanche le Maroc est un état chérifien : le roi est commandeur des croyants et la nation est constituée de la communauté des croyants : le mariage est donc une question religieuse et si le mari veut, par le mariage, entrer dans cette communauté, il doit en accepter les lois. Les problèmes qui en résultent sont régis par le droit international privé et il existe une convention à ce sujet entre la France et le Maroc. C'est le cas partout où la confession dominante impose sa loi. Mon amie grecque s'est « convertie » à l'orthodoxie pour épouser religieusement un orthodoxe selon la loi grecque et ceci en France ! Si le mariage avait été célébré après 1982, elle aurait pu se contenter (mais le village aurait-il accepté?) du mariage civil ou encore ne faire qu'un mariage français … La loi grecque n°1250/1982 du 7 avril 1982 qui a introduit le mariage civil (tout en protégeant les effets juridiques du mariage orthodoxe) a d'ailleurs permis l'émancipation de jeunes musulmans, dans une province où l'Union européenne protège l'application de la charia : la Thrace occidentale. En application du Traité de Lausanne de 1923, repris lors de l'adhésion de la Grèce à l'Union Européenne, le droit applicable aux musulmans grecs (mais souvent turcophones) de Thrace est la charia et on a constaté que de nombreux jeunes musulmans ont préféré dès lors se marier civilement pour échapper à la communauté et aux règles religieuses qui défavorisent les filles en cas de divorce et éviter de soumettre celui-ci au mufti. Cette évolution est cependant fragilisée par la persistance des effets civils du mariage religieux orthodoxe. Le meilleur moyen de lutter contre la charia en Grèce serait de priver les prêtres orthodoxes de leur privilège exorbitant.

Or nos identitaires qui propagent depuis trois ans le cas d'Aubervilliers sont souvent les mêmes qui promeuvent les crèches et les processions. Robert Ménard, le maire apparenté Front National de Béziers, ex-histrion international, qui avait déjà insulté les libres penseurs sur Sud-Radio pour protéger un calvaire, érigé illégalement, fait maintenant installer une crèche de Noël, tout aussi illégale, dans sa mairie. Il est vrai que Mme Fioraso, ministre « socialiste » de l'enseignement supérieur fait mieux : elle vient de réintroduire la Catho et sa fac de théologie dans le circuit de l'Université française (COMUE).

 

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