Un village grec sous protectorat
Une étrange atmosphère régnait ce midi dans la rue centrale du village. Il fait très chaud et à cette heure il y a souvent peu de monde, mais aujourd'hui c'était différent : personne ! La Grèce sous protectorat de la troïka accuse le coup. Ici, les oliveraies en sursis et le tourisme sont presque les seules activités et si les images en noir et blanc dépenaillées et rapiécées affichées chez Nikos à Mariès revenaient ? C'était au temps de la dynastie des Schleswig Holstein. Toutes les annonces en Allemand ont disparu, même celles en Anglais régressent et pour attirer le chaland restent le Serbe et le Bulgare, le Turc, parfois. Russes et Ukrainiens ne viennent plus à cause de la guerre, quant aux Grecs, mêmes ceux qui ont de la famille ici hésitent à faire les 600km qui nous séparent d'Athènes à cause du coût du voyage. Des chambres sont soldées à 10€ par personne et par nuit. Les commerçants viennent de se battre avec leurs caisses enregistreuses pour passer la TVA de 13 à 23 % ce qui va frapper les plus pauvres. Un exportateur m'annonce qu'aucun transporteur ne veut lui faire de devis pour début septembre à cause des incertitudes politiques. Un frère Serbe discute de la vie à Nis, La Voïvodie de Nis, la Valachie et la Bessarabie ont été oubliées un peu vite, mais tout à coup on retrouve la réalité balkanique. Constantin, le prince allemand, était là, au début, je m'en souviens. Une fois de plus l'indépendance n'aura pas duré. Il est temps de reprendre les textes de la Deuxième Internationale sur l'Union des peuples libres des Balkans. Sinon, beaucoup de monde le dit, il y aura la guerre. Le traité de Londres de 1832 qui installait en Grèce la dynastie royale, stipulait « qu'en aucun cas les deux couronnes (de Bavière et de Grèce) ne devraient être réunies sur une seule tête ». L'intermède européen touche à sa fin.