L'Uruguay, le parti blanco et le parti colorado.
J'ai, dans le passé, souri avec un peu de condescendance du seul fait de ces dénominations. Un tropisme aux relents colonialistes, en fait. Le «Rodrigo Tortilla, tu m'as tué» du rexiste Tintin, en quelque sorte. La vie politique uruguayenne entrevue de plus près est, comme en Europe de l'Ouest, un enchevêtrement d'instances de défense d'intérêts particuliers plus ou moins clairement identifiés, plus ou moins convenablement représentés. Dès lors que le champ de courses est délimité, la couleur de la casaque permet de se repérer, c'est plutôt pratique et moins trompeur que le positionnement dans l'hémicycle. Une leçon de relativisme politique. D'ailleurs en Uruguay le pays est aujourd'hui dirigé par un homme qui n'appartient à aucune des deux couleurs et qui, lors de son premier mandat… a continué à travailler dans l'hôpital où il était médecin. En Europe on a introduit le rose, le vert et le bleu marine qui tous tentent de faire oublier le rouge (avec un certain succès), mais la politique est désormais une carrière, comme celle de jockey (sans le régime). Ce matin j'ai lu dans le journal local l'histoire de ce jeune homme : il n'a pas dix-huit ans, a alterné sa scolarité dans l'enseignement catholique et au lycée David d'Angers et il est à Sciences Po. Il se positionne contre le FN et plutôt au Centre ; et il attend, sûr qu'avec son cursus il aura «énormément de débouchés». Hier il aurait fait un passage par l'extrême-gauche, puis par le PS. Aujourd'hui les 4 brillants élèves de grandes écoles présentés par le Courrier de l'Ouest ont surtout comme point commun d'être passés par le l'école catholique à un moment de leur scolarité. toujours le "parti noir", mais le noir n'est pas une couleur : il les inclut toutes, la démocratie inclusive approche. Loué soit-il ! « Laudato Si ! » : de Hulot à Macron, la création chante Ton nom, l'un est vert l'autre est rose, l'ensemble est plutôt vert-de-gris. Une étape ?