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Publié par Michel GODICHEAU

Marx avait, disait Engels, une appréciation pleine d'humour du « marxisme » développé en France par Jules Guesde et Paul Lafargue : « Ce que l'on appelle « marxisme » en France est certes un article tout spécial, au point que Marx a dit à Lafargue : « Ce qu'il y a de certain, c'est que moi je ne suis pas marxiste  ». Jules Guesde en est toujours resté à la très lassalienne loi d'airain, avant de finir dans l'Union nationale, quant à Pablo Varga (nom de Lafargue dans la péninsule ibérique), « tantôt révolutionnaire, tantôt parlementaire », comme dit bien Jean Numa Ducange, j'ai une appréciation plus que nuancée sur le personnage qui avait cru pouvoir prendre de front, et avec des méthodes contestables, le mouvement anarchiste en Espagne et au Portugal. Mais il avait aussi ses aspects sympathiques (et du courage). Le bilan du guesdisme est lourd. Le Nord et le Pas de Calais sont les illustrations de la faillite d'un « socialisme » idéologique qui se charge d'expliquer à la classe ouvrière ce qu'elle doit faire et si elle ne comprend pas, elle n'a que ce qu'elle mérite. Sauf que quand les curés, les pros de l'interprétation du dogme prennent la main, après Epinay, ça donne Pierre Mauroy et Martine Aubry qui promeuvent cette version du « socialisme » favorable à le fortune des Mulliez et à la casse de l'industrie. Le ploutocrate fornicateur du Carlton est l'étape suivante de ce processus et il annonce Hénin-Beaumont qui précède la liquidation annoncée du Code du Travail.

 

Je classe ma collection de l'Anarcho-Syndicaliste (nouvelle série – l'ancienne a disparu de mes archives ou y est introuvable) elle s'arrête en 2010 avec la mort de Marc Prévotel : après je n'y trouvais plus guère d'intérêt et n'ai rien gardé, même si, ici et là… Bref le n° 112 de février 2006 republiait (entre autres), la « Lettre aux anarchistes » (1899) de Pelloutier : une charge contre Guesde et Vaillant.

« La caractéristique du Congrès Socialiste a été l'absence totale des syndicats ouvriers ».

Et dans les paragraphes qui s'acheminent vers la conclusion il précise :

« Je crois seulement, en premier lieu, que pour hâter la « révolution sociale » et faire que le prolétariat soit en état d'en tirer tout le profit désirable, nous devons, non seulement prêcher aux quatre coins de l'horizon le gouvernement de soi par soi-même, mais encore prouver expérimentalement à la foule ouvrière, au sein de ses propres institutions, qu'un tel gouvernement est possible et aussi l'armer, en l'instruisant de la nécessité de la révolution, contre les énervantes suggestions du capitalisme. »

 

J'approuve cette définition de la démocratie syndicale et m'étonne (mais pas trop) qu'un nouveau parti d'extrême-gauche ait inscrit dans ses principes fondateurs « l'indépendance à l'égard des organisations syndicales », là on est même plus proche d'Edouard Vaillant, mais Pelloutier l'associait à Guesde dans son célèbre « Nous sommes en outre ce qu'ils ne sont pas... »

 

 

 

 

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