A l'heure de la messe pascale.
Voir tous les jours ou presque Cazeneuve, Macron, Valls… et leurs collaborateurs, institutionnels ou non, El Khomri, Sifaoui, Berger (pour eux, c'est plutôt d'auxiliaires qu'il faudrait parler) peut être assez déprimant. Alors à l'heure de la messe pascale, deux extraits :
« Mais cette amertume du vrai repentir est bien rare, et saint Ambroise en fait la remarque : « J'ai trouvé, dit-il, plus de coeurs qui ont conservé leur innocence que de coeurs qui ont fait pénitence. »
Quant à moi, ces voluptés de l'amour que nous avons goûtées ensemble m'ont été si douces, que le souvenir ne peut m'en déplaire, ni même s'effacer de ma mémoire. De quelque côté que je me tourne, elles se présentent, elles s'imposent à mes regards avec les désirs qu'elles réveillent ; leurs trompeuses images n'épargnent même pas mon sommeil. Il n'est pas jusqu'à la solennité de la messe, là où la prière doit être plus pure que partout ailleurs, pendant laquelle les licencieux tableaux de ces voluptés ne s'emparent si bien de ce misérable coeur, que je suis plus occupée de leurs turpitudes que de la prière. Je devrais gémir des fautes que j'ai commises, et je soupire après celles que je ne puis plus commettre. »
Héloïse (1101-1164) – A celui qui est tout pour elle après J.-C., celle qui est toute à lui en J.-C. -
En présentant quelques extraits, Benjamin Péret (1899-1959) précise :
« Les lettres qui nous sont parvenues ont été traduites du latin sur une copie datant du XIIIe siècle et trouvée dans un monastère. Leur première traduction est due à Jean de Meung, l'auteur du Roman de la Rose. Il n'est nullement exclu que ces lettres aient souffert de pieuses interpolations, mais celles-ci n'en accusent que mieux le fonds antichrétien de l'amour sublime... »
B.Péret - Anthologie de l'Amour sublime – Paris 1956.