Dieu merci, les faits sont prescrits !
Le cardinal Barbarin a donc remercié Dieu d'avoir, par sa grâce nécessaire, influé sur la rédaction de l'art du Code pénal, à moins qu'il ne l'ait remercié pour avoir fait naître la victime de ces faits pédophiles il y a dix-sept ans au lieu de quinze, ce qui raccourcit les délais de prescription. Bref, c'est la panique chez Gargamel (tribute to Dalila) et le chat Azrael, sautait partout, poils hérissés, lors de la conférence de presse donnée à Lourdes par la Conférence épiscopale française. Alerté par un journaliste, le cardinal s'est repris en indiquant qu'il n'y avait pas de prescription morale, ce qui est assez habile car c'est précisément sur le terrain du soutien moral aux victimes que l’Église catholique tente de détourner l'attention. Dans le quotidien « La Croix » du 16 mars 2016, à côté de la relation de la conférence de presse des évêques, Mme Marie-Jo Thiel pour qui l’État français est généreux puisqu'il la paye comme professeur de théologie à l'Université de Strasbourg, statut scolaire d'exception exige, tente de déminer le sujet. Observons que du point de vue du droit canonique, dont elle est une spécialiste, Mme Thiel est une préposée du cardinal Barbarin « Primat des Gaules », pas seulement en tant que fidèle, mais comme laïque consacrée (si!). Or donc, Mme Thiel a assisté les évêques de France lors de leur assemblée générale de 2015 et leur a conseillé « d'écouter les victimes ». Quant à la sanction «Il faut imaginer quelque chose de symboliquement fort pour dire que l’Église ne couvre pas ces actes, que le Christ ne veut pas de cela. » Le Christ ne dira pas le contraire. Rappelons que pour le droit français, sauf dans les départements concordataires et aux colonies, un ministre du culte est un citoyen comme un autre,qu'il soit imam, druide ou cardinal et que, par conséquent, M. Valls n'a aucune raison valable de demander au cardinal Barbarin de démissionner (Gargamel, si tu m'entends, j'ai mérité un coup de vin de messe!). En revanche M. Valls devrait tenir la main à ce que le Ministère public ne soutienne pas les prétentions de la secte catholique à conserver indûment les données nominatives des citoyens, collectées à l'occasion de leur baptême. Mais Mme Thiel, forte de son expérience au Groupe Européen d'Ethique, m'objectera peut-être que pour « écouter les victimes », il faut pouvoir les retrouver ! Quant à ceux qui remettent des « Prix de la Laïcité » en compagnie de M.Valls, je leur dis simplement : « Bon appétit, Messieurs ! »