Daenincks et Molenbeek-sur-Seine
Je n'ai jamais aimé Didier Daenincks. Comme auteur, j'entends. Les deux polars signés par lui que j'ai lus m'ont agacé : un peu stal, un peu antifa et si extrême-gauche donneuse de leçons. Il se répand maintenant contre l'expansion salafiste à Saint-Denis. Bientôt il sera, comme Renaud une valeur sûre du dispositif gouvernemental, c'est d'ailleurs déjà un peu le cas puisqu'un de ses textes a été choisi dans cet exercice de dislocation qu'est devenu le Brevet des Collèges. On ne me fera jamais croire que c'est par hasard qu'un caméléon comme Daenincks fasse ses sorties sur France Inter au moment où Le Figaro titre sur « Molenbeek sur Seine ».
Il y a pourtant, dans son propos, un point qui doit attirer l'attention, celui du clientélisme dont il accuse la municipalité de Saint Denis. La réponse du maire au Figaro entretient le doute. Mais les amis politiques de M.Valls ne sont pas en reste. Dans ma ville comme dans beaucoup d'autres les listes de candidats sont construites sur des critères communautaires, cela passe en général par les assoces. Après, ce qu'il y a derrière… Quand on est du côté des gagnants, il y a un retour d'ascenseur pour l'association… Mais dans le cas contraire aussi, si l'on a su répartir intelligemment ses candidats. Et les apparatchiks sont en général si affectés de la traditionnelle myopie coloniale qu'ils n'y voient que du feu.
Quant à Molenbeek, j'ai déjà eu l'occasion, dans une réunion au Karreveld de discuter de la situation juste avant des élections : il y avait là des candidats de droite comme de gauche… là encore, si j'avais été chiite, j'aurais pu choisir l'une ou l'autre des listes. M'en souvenir m'a rappelé ce que m'avait déclaré une amie immigrée à Paris cette fois et qui n'avait pas été placée en position éligible : « Je suis quand même aussi immigrée que cette salope ! », disait-elle de sa concurrente mieux placée. Bah, elle a mieux réussi depuis et nous nous sommes perdus de vue…
Au moment où la classe ouvrière se mobilise, Daenincks, se place sur ce terrain, pour proposer des solutions ? Non pour mettre l'accent sur son écriture « qui ambitionnait de changer le monde et qui peine, aujourd’hui, à simplement le dire ». Ca fait un peu baudruche dégonflée, non ?