Jadis avec les blogs à bonbons, on en disait des choses ! Aujourd'hui il reste quand même, mais peut-être pour peu de temps, tant le puritarisme croît au rythme des meurtres de masse, Noboyushi Araki dont je suis nostalgique à plus d'un titre. Si les journalistes du Courrier de l'Ouest pouvaient savoir comment j'ai vécu la rétrospective Araki au musée Guimet, ça ne leur ferait rien ! Et c'est tant mieux. Je ne suis pas un admirateur du Grand Style : Beaudelaire et Delacroix mènent à Junger, je le sais, c'est une épouvantable et parfois très agréable séduction. Où mène Sade et et où mène Araki ? Pas au même endroit, c'est sûr, mais pas loin d'Hans Bellmer, de Louise du Néant, de sainte Rose de Lima et de Thérèse d'Avila, pas loin des flagellants Chiites et des transes des derviches Bektashi , pas si loin du Havana Club ou du rum dominican 12 anos. Une vie de fleurs, de poils et de chairs exposées et soigneusement détournées dans le respect de traditions abusivement invoquées. Je rêve malgré tout de la capture inachevée de Louise du Néant et des sévices que je pourrais lui infliger (à l'encre de Chine et à la plume) sur la musique des doux fantasmes cubains d'Harold Lopez Nussa qui m'aide à passer cette soirée difficile.