Macron Couthon Pierre Feuille Ciseaux
La peine de mort est une question morale importante, mais qui comporte une part de rhétorique. Ainsi la peine de mort de 1000 condamnés chinois est-elle présentée comme plus barbare que celle de 3787 victimes directes d'Union Carbide à Bhopal. La terreur des victimes apparaît plus mathématiquement discrète et donc susceptible d'additions politiques dans le premier cas. On me dira : oui, mais Union Carbide n'avait condamné personne : c'est vrai ! Pas plus que Bayer qui commandait des lots de femmes à Auchwitz ou Hugo Boss qui fabriquait les seyants uniformes des SS. Mais dans tous les cas, il s'agissait de gens « qui ne sont rien », c'est-à-dire qu'il avait d'abord fallu les réduire à cet état, de façon légale par la condamnation, de façon légale par la surexploitation ou de façon légale par les lois du Reich.
Comment s'exprime dans ce cas le droit à l'insurrection et ses conséquences ? Le fait même qu'un Badiou (que je n'ai pas lu, mais j'ai un peu lu Mao Zedong :), et surtout dû me battre contre le stalinien Althusser ) puisse être considéré comme un vieux sage (qui fait parfois des grimaces) me renvoie à la visite de Macron à de Villiers. Macron confirme ainsi sa position de classe anti-républicaine et est plus proche de Reynald Sécher que des historiens. Les amis de Badiou-le-jeune considéraient d'ailleurs la Vendée comme une anticipation de la geste de la paysannerie maoïste.
Faudra t-il pour autant guillotiner Macron ? Du point de vue du droit et de la morale ce serait un retour en arrière (sauf s'il était ciblé dans le camp adverse à Deir Ezzor ?), et puis il est un peu vieux comparé à Saint-Just et Robespierre, enfin les Badinguet n'ont pas de postérité. Ah, il a l'âge de Couthon ! Mais Couthon c'était quelqu'un !
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