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Publié par Michel GODICHEAU

Je m'interroge : pourquoi Jean Sibelius a brulé sa 8ème symphonie, pourquoi Schubert apparaît encore parfois encore dans les salles de concert (aux premiers rangs et personne ne le reconnaît), pourquoi je ne vais plus au cinéma et si rarement au concert ? L'année 1924, année de la création de la 7° symphonie de Sibelius, Jean boit de l'aquavit comme un trou (il boit depuis son jeune âge), son ami Ferrucio Busoni (compositeur et pianiste italien) meurt, la 2° république polonaise prend naissance, Lénine meurt (Jean s'en fout – l'apprend-il?). Après il boit encore et essaie de composer cette 8ème symphonie qu'il traînera pendant 30 ans. Ecrire de la musique dans l'Histoire sans s'inscrire dans l'Histoire : celle de la Finlande depuis la fin du XIXème siècle est faite de flux et de reflux des puissances voisines et Sibelius est LE compositeur national : de quoi boire ! J'ai donc une hypothèse, cette musique hiératique et sans personnages, pleine d'aurores boréales inquiétantes, de neige et de sapins est aussi peuplée des morts dont les ombres baudelairiennes hantent les troncs glacés et les mousses vertes et bleues de la taïga. Je parle en connaissance de cause, la soixantaine passée, ces ombres forment un quotidien qui rend difficile d'écrire. La musique, je ne sais pas, je ne connais rien à la musique, mais j'aime les reflets jaunes dans la musique dépassée de Sibelius. Personne. Des ombres. Heureusement, Sibelius et moi-même nous souvenons parfois du frou-frou des robes d'Alma Mahler quand elle allait rejoindre Gustav Klimt, son amant (je me demandais d'où venaient ces reflets jaunes).

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