Black Panther : Sargon II n'y pouvait rien.
C’est vrai, « Black Panther » est un film Marvel, la CIA y a le beau rôle : Martin Freeman est encore plus invraisemblable d’humanité quand on voit la tronche de la nouvelle patronne de l’agence.
Mais je suppose qu’il met en rage Renaud Camus et rien que ça me fait plaisir. Car le Wakanda annoncé déjà par Philippe K.Dick existe déjà dans les rêves d’une génération de Nigérianes. Le vieil empire fondé par Sargon II s’est effondré sous les coups de Cyrus et d’Alexandre et la CIA n’a rien pu faire : c’est d’ailleurs ce qu’on chante toujours à Kingston (Jamaïque). Demain le monde sera noir et africain, du moins un peu plus. Il n’est, pour s’en convaincre, que de lire Chimamanda Ngozi Adichie, une écrivaine nigériane qui pour 2€ chez Folio, vous raconte la Genèse de cette affaire (alors même que le ciel n’est pas encore tout à fait séparé des eaux). Il ne s’agit pas de l’Europe ni de Renaud Camus dont les châteaux seront détruits (pas grave!), il s’agit du monde auquel travaillait Malcolm X,militant afro-américain assassiné pour cela à 40 ans, et qui redevient célèbre.
Si vous pouvez, lisez le recueil des discours de Malcolm X, la version publiée à « La Découverte » me paraît fidèle aux deux que je possède, celle de Maspero en 1966 et celle de L’Harmattan en 1992.
Signe des temps ? Le quotidien suisse « Le Temps » (dont la pauvreté me fait regretter « La Gazette de Lausanne »), consacrait la semaine passée une page à Malcolm X, mais pour tenter de le tirer vers Hani Ramadan (chelou). Lisez plutôt Malcolm X et la préface de Claude Julien.
Savez-vous qu’ Edward W. Blyden, un des premiers noirs combattant pour l’émancipation aux USA (1816!) collabora à ce sujet avec Henry Clay et Thomas Jefferson ? Il finit sa vie en Sierra Leone comme directeur de l’enseignement musulman sans pour autant se convertir à l’islam. Etonnant, non ? Si vous voyez Manuel Valls de retour de Catalogne où il est allé défendre la monarchie franquiste, touchez-lui en un mot, ça lui fera plaisir ; en fait il sait déjà que jamais Jefferson n’aurait adhéré au « Printemps Républicain ».