Les conquêtes de 1937 et la mission de Pepy qui s’achève.
Ainsi donc Guillaume Pepy aura mené à bien sa mission : préparer les conditions d’un saccage de la SNCF. Ce matin à la gare d’Angers écolo-paysagée à grand frais, la musique classique continuait à chasser les SDF et les sièges du hall avaient été remplacés par des rubicubes désarticulés pour qu’on ne s’y assoie pas trop. La sécurité est désormais sous-traitée à une milice recrutée, on l’imagine par appel d’offres, tandis que les policiers municipaux surveillent mollement les dealers du parking. Ce soir à Montparnasse, les portiques de « l’accueil en gare » empêchaient les mamans d’aider les grands-mères à gérer les enfants en vacances. Une journée à Paris, humide et froide, avec des familles et des gens dehors, sous des couvertures, des cartons, des litres de bière ou d’alcool… rue de la Roquette, du vomi de la veille, dans les bus des langues slaves et près du Luxembourg des touristes asiatiques qui suivent un fanion. La barbarie progresse mais la vie continue. Le Figaro est maintenant décomplexé, tout comme l’Obs et pleurniche sur les propriétaires désarmés face aux squatters. Alternative Libertaire appelle à la Démocratie directe et Le Courrier de l’Ouest (!) interviewe Breteau (!) sur 68… Bizarrement on en parlait samedi avec (ça ne vous regarde pas) et c’est Breteau en nous parlant de Chotard (pardon, Maître!) qui m’a rappelé le nom du troisième : Brovelli, je crois (un mec sympa, au demeurant). Enfin ils valent toujours mieux que Cohn-Bendit (là j’ai des qualificatifs scatologiques qui poussent et il faut que je me retienne). Les gauchistes voulaient hier détruire les « syndicats pourris » avant que les leaders rrrévolutionnaires ne deviennent eux-mêmes des notables, aujourd’hui cela n’a guère changé, et le mépris des susdits contre les organisations que se sont données la classe ouvrière et la démocratie persiste. Mais des Ehpad aux cheminots et à la Sécu, un dragon souterrain commence à frémir : qui aurait, il y a peu, pensé à des grèves à Uber et à Ryanair ? Le plus raisonnable serait tout de même d’empêcher la vente des emprises de la SNCF, car on en aura besoin pour reconstruire un vrai réseaux de lignes du service public.