Mai 1968 et la Reine des Neiges.
Je l’ai dit et répété, pas question pour moi d’aller à Disneyland ! C’est émétique, définitivement ! Pourtant j’ai regardé la Reine des Neiges à la TV avec ma petite-fille, du haut de ses six ans à l’époque, elle m’a tout expliqué (elle avait déjà vu le film) et on s’est bien marrés. Je me marre presque autant en suivant le feuilleton sur mai 1968 le midi sur France 2 (je n’ai vu que deux épisodes) : diable, ce pays est aussi loin qu’ Arendelle : les Cévennes, le Quartier Latin, Cohn-Bendit, toussa…On a même eu droit au sénateur Weber J’ai quand même le vague souvenir du fait qu’après 15 jours de grève (avec piquet!) le monde étudiant que je venais de quitter m’apparaissait étrange : à Angers, la Catho, en pleine effervescence, regorgeait de petits Edgarfaures nains et agités qui discutaient réformes et dans les manifs paysannes, place Imbach, la Jeunesse Agricole Chrétienne (et quelques étudiants maoïstes) préparaient la naissance des paysans-travailleurs. Il n’avait pas fallu plus de 15 jours au catholicisme pour s’adapter. Très angevin.
Le 17 mai 1967 pourtant, il y avait eu préfiguration même à Angers avec cette manif contre les ordonnances sur la Sécu (déjà), les retraites (déjà) et contre les « abattements de zones ». C’était la première fois que voyais tant de monde. Cette grève avait été rendue possible par la grève des mineurs qui, en 1963 avait sonné le réveil de la classe ouvrière, assommée par le coup d’État gaulliste, accompagné par le Parti Communiste Français et soutenu par les sociaux-démocrates de la SFIO. Et puis il y avait eu Saint-Nazaire et la grève aux chantiers (1964), ma première collecte en solidarité. Bref lisez cette semaine dans « Informations Ouvrières », le récit de Georges Boivin qui fut, avec Yvon Rocton un des acteurs majeurs de la généralisation de la grève à Sud-aviation en 1968.
Macron, Valls et leurs sbires ont aussi tiré les leçons de tout ça : Rocard était déjà derrière Bernard Lambert et attendait que Valls, alors en culottes courtes, ait la nationalité française. Et Macron n’était pas né, mais les forces sociales en cause étaient déjà bien là. Dans une configuration différente, il est vrai. Mais pas tant que ça, comme on a pu le voir hier. Alors, un petit tour dans les Deux-Sèvres ? Là c’est sûr rien à voir avec la Reine des Neiges, mais ce n’est pas de la fiction non plus. Salut Yvon.