Macron, le Schleswig-Holstein et l'Union européenne.
Parle homoncule, ma tête est malade !
En adoptant la thèse suivant laquelle « Le vrai Danois n’existe pas, il est déjà européen », E. Macron rejoint la thèse qui était celle de la Prusse, soutenue l’Angleterre et la Russie, mais aussi, pour des raisons opposées, celle de la gauche de la « Confédération germanique » lors du Printemps des peuples de 1848. Le conflit portait sur le Schleswig-Holstein (mais certains partisans de l’unité allemande seraient bien allés jusqu’au Jutland…) C‘est d’ailleurs le Danemark qui avait remporté cet épisode, mais ce n’était que provisoire...le dernier ajustement territorial date de 1945. Franz Mehring note : « trop petit pour donner naissance à un esprit national qui lui fut propre, il cultiva un scandinavisme artificiel et tenta de former un monde culturel particulier avec la Suède et la Norvège » (F. Mehring « Vie de Karl Marx » T2. Ed 2018 – Syllepse p 716)
Très fort Macron, fort en histoire contemporaine aussi : aucun des trois pays ne fait partie de l’Euroland et la Norvège n’est même pas membre de l’Union européenne !
Quant aux rapports sociaux au Danemark, les capitulations de LO (la grande centrale syndicale danoise) devant les reculs sociaux lui ont certes fait perdre des adhérents, dans le pays du monde le plus syndiqué, mais un rapport publié en 2018 par un chercheur danois (Laust Høgedah) pointe des faits sans doute connus de Mme Pénicaud et de ses conseillers :
« Il y pointe du doigt certaines aberrations. Par exemple, l’Etat comme employeur est à la fois le négociateur et le législateur, juge et parti. Il est donc arrivé que l’Etat utilise l’arme législative pour clore un conflit. Par ailleurs, les lock-out ayant un impact financier limité (l’administration ne perdrait pas forcément d’argent en cas de grève, voir elle en économiserait), l’Etat abuserait de ce moyen en réponse aux préavis de grève. La médiation fonctionnerait également moins bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Du côté syndical, les syndicats font souvent cavaliers seuls alors que dans le privé, LO fédère plutôt bien les revendications.
L’OIT a d’ailleurs critiqué plusieurs fois le gouvernement danois (et norvégien) pour avoir eu recours à un arbitrage forcé ou avoir utilisé la loi comme moyen de résoudre les conflits au lieu de la négociation. » **
Il est vrai que devant l’OIT, le gouvernement Macron a aussi des soucis à se faire. S’il est encore là.