Christophe Barbier, les limitations de la logique formelle et le rôle du temps.
Ces jours-ci nous sommes confrontés à des problèmes dont beaucoup sont inédits, du moins à notre échelle historique, qui est quand même toute petite. Les destins personnels s’y trouvent soudain accélérés ou interrompus. Et comme cette interruption brutale prend la dimension d’un phénomène social, les chroniqueurs, aujourd’hui appelés éditorialistes, montent en chaire et nous disent… au fond ce que les prônes dominicaux disaient naguère à nos parents : ils prèchent l’acceptation. Du haut de leur croyance (ou même de leur atheisme). Ainsi de Christophe Barbier m’annonçant que ce n’est grave pour pas grand monde si la stratégie économique de soumission aux impératifs du capital conduit à ma mort prématurée. Je ne saurais le contredire sur ce point, mais j’en suis tout de même affecté et j’ai besoin de comprendre.
Le besoin de comprendre est consubstantiel à l’humanité depuis qu’elle s’est bêtement (mais nécessairement) séparée des autres mammifères, sinon sa vie est en danger.
Ces jours-ci j’ai trouvé un réconfort intellectuel dans le texte suivant édté par la Fédération Nationale de la Libre pensée et publié par la Libre Pensée d’Ille et Vilaine
Evariste Sanchez-Palencia (membre de l’Académie des Sciences et du Conseil d’Administration de l’Union rationaliste). Introduction de sa communication au colloque « Dialectique, matérialisme, science moderne » organisé par la Fédération Nationale de la Libre Pensée : autour de la vie de Robert Havemann, physico-chimiste, opposant communiste dans l’ex-RDA. Ce colloque s’est tenu le samedi 10 décembre 2016 à l’Université Paris XI Orsay.
Je reconnais (et assume) que cette note ne devrait pas trop booster mon lectorat, et pour être cohérent je l’illustre d’une double référence, cette belle œuvre du compositeur hongrois Sandor Veres en hommage à un des peintre que j’apprécie, fils de musiciens, époux d’une musicienne Paul Klee, dont voici l’épitaphe, écrite par lui-même : elle me paraît coller à cet extrait (et renvoyer Christophe Barbier aux poubelles de l’Histoire, dont il n’aurait jamais du sortir).
- Ici repose le peintre
- Paul Klee,
- né le ,
- mort le .
- Ici-bas je ne suis guère saisissable
- car j'habite aussi bien chez les morts
- que chez ceux qui ne sont pas nés encore,
- un peu plus proche
- de la création que de coutume,
- bien loin d'en être jamais assez proche.
Sandor Veress - 'Hommage à Paul Klee', for two pianos and orchestra (1951)
Hélène Mercier & Louis Lortie (pianos) RAI National Symphony Orchestra - Pascal Rophé (cond.) Recorded on XXVII & XXVIII.IX.2005 at the Auditorium Giovanni A...