Marianne et la princesse éthiopienne.
L’élection des Maires date de la Révolution française : les premières élections datent de février 1790 et le 20 septembre 1792, à la veille de la proclamation de la République, l’Assemblée législative leur confiera la tenue des registres de l’Etat-Civil, auparavant tenus par les curés. Le débat qui a conduit à cette décision est encore présent aujourd’hui au Liban où le mariage (et donc le divorce) est encore affaire de religion.
Mais dès 1794, après la chute de Robespierre, les Thermidoriens commencèrent à regrouper d’office les communes pour en faire des instruments de contrôle au niveau du canton. Heureusement il y eu d’autres révolutions, la révolution de 1848 et la Commune de Paris ont permis par leur influence de faire en sorte que les maires soient longtemps les édiles les mieux élus de la République avec un taux de participation élevé.
Las en 2020, on a vu en France 106 communes sans liste au premier tour des municipales, et l’on voit aujourd’hui un absentéisme inquiétant dans les « communes nouvelles », dont les habitants sont dépourvus de la proximité qui donne son sens aux termes de « citoyenne » et de « citoyen » : le substantif est devenu un adjectif avec une vague coloration moralisatrice comme dans ces publicités pour des banques ou des compagnies d’assurances plus éthiques les unes que les autres.
L’abstention concerne aujourd’hui les élus, mais surtout les électeurs, et voilà qu’on recherche les causes : des gilets jaunes, de la déshérence des hôpitaux, des atteintes à la démocratie et aux libertés à l’occasion de la crise sanitaire, de la montée de l’extrême-droite… Les responsables qui s’interrogent ainsi feraient bien de regarder dans un miroir quel est leur meilleur ennemi.
Il y a cependant des choses qui peuvent donner espoir. Il y a, ici et là, une prise de conscience de la nature et de l’origine des dangers et le Comité Républicain de la Roche de Mûrs peut, à sa petite échelle y contribuer. Ensuite il existe une vraie aspiration à la proximité qui devrait être le fait de tout débat démocratique : discussion, décision, mandat, contrôle des élus.
C’est ce qui ne sera guère à l’ordre du jour dans les débats électoraux de l’année qui vient, mais peut l’être ailleurs. Dans la vraie vie. [...]