Omicron au temps du tricycle Macron/de Villiers/Zemmour
Heureusement, cette semaine il y a la photo d’Elefteria avec ses filles, celle de Vitriol avec son nouveau t-shirt tout doux, ces images de la mosquée al Quds dans la vidéo de la chanson de Fairouz… J’ai senti sur le quai glacial de la gare d’Yverdon-les-Bains (si c’est pas du name-dropping cà!) que le variant ομικρον m’éloignait du Mont-Liban et de Beyrouth où des gens que j’affectionne vivent dans l’angoisse du repas du lendemain. Se soucier d’ ομικρον est parfois un luxe, mais je ne me réjouis pas de pouvoir me l’offrir.
Je parlais en mars 2020 (c’est si loin) du passé des maladreries (je vous mets le lien) et puis j’ai lu le récit glaçant de cette jeune femme, apparemment très middle-class, comme ces réfugiés Syriens ou Afghans croisés en Grèce, en quarantaine à Roissy-CDG au retour d’Afrique du Sud ; dans le texte de Rogozinski sur le sort des lépreux cité dans mon précédent billet, on lit aussi :
« En ce siècle où l’Église inventait un moyen terme entre les peines éternelles de l’enfer et le paradis, un lieu de châtiment provisoire où les pécheurs étaient censés se purifier de leurs fautes par la souffrance, les épreuves du lépreux s’inscrivent dans cette logique du Purgatoire. »
L’inanité des mesures de la société du 10 décembre qui nous gouverne ne va pas jusque là, mais dans cette quarantaine, les stigmates, le marquage des corps sont bien là : il ne s’agit pas de soigner, les médecins ne répondent pas ; il ne s’agit pas de faciliter la vie, la sécurité civile n’est pas là pour çà, il s’agit de surveiller et éventuellement de punir : après tout, si vous êtes contaminée c’est qu’il y a bien une raison. Alors l’essentiel du pouvoir appartient aux archers du guet, dont les ordres sont pris auprès du corps absent du Roi, qui représente quand même la divinité.
Et comme très souvent désormais, je pense que cette jeune femme a fait l’expérience de ceux qui sont passés de l’autre côté, celui où il n’y a pas de brosse à dents, pas de linge de rechange, où les gens refusent de vous servir, de vous parler. Ce fil existe désormais sur un quai de gare, dans une manif, à un concert (j’ai bien failli péter mes plombs), à la terrasse d’un restaurant… d’un autre côté, à mon âge, mourir à l’Ibis, ça ferait un peu égyptien, sauf que je crois bien que ce serait l’Ibis Budget et ça ne fait pas très route de Memphis-Misraïm...
Et tout çà pour quoi ? Objectivement on peut affirmer sans parti pris que Véran, Castex et Montchanin, sont des simulacres, mais Bolloré, Arnault, Bouygues et Leclerc ne sont pas des caricatures, ils ont avec succès organisé , via les baudruches, la pénurie de soignants et le délabrement des hôpitaux.
Et nous savons un peu comment ils fonctionnent. Ca ne suffira pas mais c’est un point de départ qu’on apprend dans tous les stages de formation syndicale.
En bonus pour le solstice ce franciscain qui fait de la pub pour Chaussée aux Moines (à l'insu de son plein gré)