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Publié par Michel GODICHEAU

 

Est-ce qu’elle sait

la scolopendre

l’inanité désespérée

qui agite ses menues pattes

dans l’entreprise de gravir

la montagne de plastique

de la baignoire,

est-ce qu’elle le sait ?

 

Bien sûr il n’y a pas dans la version française la « vasca da bagno » qui - en Italien - ajoute au drame, ni les « zampine » qui rythment en une fausse cadence la vaine agitation de la bestiole, mais tout y est et les traductions d’Alberto Nessi par Christian Viredaz sont toujours aussi belles.

Tout y est, dans les « Minimalia » d’Alberto.

Dans le bus 302, désormais, presque tous les écoliers, et même les ouvriers, me cèdent la place, de peur que, après un coup de frein, je ne reproduise la métaphore du scolopendre.

Il faut dire que ce sont de simples vans Mercedes aménagés, avec une quinzaine de places. Bref je suis vieux : j’ai connu Pierre Dac, Louis Rognoni et même le professeur Slalom Jeremy Menerlache. Donc une fois sur le dos, j’ai même un handicap par rapport au myriapode.

Mais les bus de Transdev, sous-traitant de Tisseo, étaient en grève à 75 % ce 27 février. Ils veulent 4 % et qu’on arrête de leur couper les pattes. Ils ont bien raison. J’espère qu’à partir du 7 mars ils seront aussi à l’arrêt. A la tête de Transdev il y a un ancien de Suez (aujourd’hui Engie, entre autres), et Macron a mis une de ses conseillères dans la gouvernance du groupe. Les chauffeurs ce qu’ils veulent c’est 4 %, une meilleure couverture mutualiste, une meilleure convention collective… et pas partir plus tard.

 

Voici le poème d’Alberto Nessi en Italien :

Saprà

la scolopendra

della disperata inanità

che agita le sue zampine

nel tentativo di scalare

la montagna di plastica

della vasca da bagno

lo saprà ?

 

 

Alberto Nessi – Minimalia. - Collection « D’une voix l’autre » - Cheyne éditeur – 07320 Devesset

 

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