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Publié par Michel GODICHEAU

Quand on va de Savennières à Chalonnes où se trouve la rue de la Justice, on traverse la Loire, pardi ! Et ce ne fut pas toujours simple. Il faut entre deux et trois heures pour rejoindre cette étape importante de la voie romaine qui reliait Juliomagus (Angers) à Portus Namnetum (Nantes). Elle croisait à La Salle de Vihiers la route des hauteurs, jalonnées de sanctuaires dédiés aux dieux romains sur chacun des petits « puys » aux minuscules sommets des plissements qui marquent la fin du massif armoricain (Les Gardes, Puy Saint-Bonnet…). Ces voies romaines (et sans doute auparavant gauloises) convergeaient à La Segourie (Montrevault) sur le plateau des Mauges. Nous sommes presque dans un roman de China Miéville, en tous cas moi, j’y suis : les moûtiers et les églises ont fait partout place nette des temples romains (wokisme, quand tu nous tiens!) et certains menhirs ont eu de la chance d’être trop lourds : on a simplement changé les légendes et fait déposer des couronnes de mariées dans des chapelles là où des femmes en mal d’enfant venaient se frotter contre les pierres. D’autant que, tout près ou pas si loin est née ma chère Louise du Néant ( Martigné-Briand), religieuse morbide et lumineuse, mais qui ne fut guère fondatrice contrairement à Rose Giet, religieuse sur un autre promontoire et personnage du dernier livre de Danièle Sallenave  « Rue de la Justice ». Lorsque j’ai commencé à lire ce livre, j’ai tout de suite compris une difficulté à laquelle notre citoyenne académicienne a été confrontée : ma grand-mère s’appelait Marie Giet et est née à vol de cigogne à moins de 8 km de Laurence, la grand-mère de la citoyenne académicienne, mais les impropriétaires ont ceci de commun qu’ils n’ont d’histoire que celle qu’on leur prête à intérêt : on ne connaît guère de Rose Giet que ce qu’en a dit le prêtre « qui lui fit découvrir sa vocation », ensuite la femme est passée à la trappe, place à la fondatrice à La Salle de Vihiers des « Filles de la Charité du Sacré Coeur de Jésus »(https://fcscjfrance.org), faut pas croire !) Ainsi, Laurence Frémondière née Cormeau (1863-1939) n’a laissé comme archive qu’une photo encadrée des obsèques nationales de Victor Hugo. Victor Hugo et Gracchus Babeuf sont les deux premiers personnages que vous rencontrerez dans cette promenade inspirante. Car vous lirez, bien sûr ; si vous le permettez, je vous accompagnerai quelquefois. « Marchons franchement à l’égalité » (Babeuf).
Rue de la Justice
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