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Publié par Michel GODICHEAU

Un excellent livre. J’avais tellement aimé le Babeuf  de Victor Daline que je m’étais un peu arrêté là, malgré quelques incursions  du côté de Buonarotti et de Schiappa lui-même. Mais ceci est  un livre de maturité.
Le Figaro, qui en dit du bien, a raison. Et il a tort. Il a tort quand il oppose  ce travail d’historien et de chercheur aux autres activités du militant.
Un seul exemple : Thermidor. Pour démêler les fils politiques et technologiques de l’attitude de Gracchus Babeuf dans les premiers mois qui suivirent Thermidor, J-M Schiappa joue cartes sur table : il utilise les sources, sans fard, dans leurs contradictions. Plutôt que de chercher à appliquer un schéma explicatif fabriqué ex-post, il suggère que les sources – certes incomplètes – doivent être étudiées sans prévention, que Fouché a été et reste Fouché, mais que Fouché fut républicain, que Tallien devient de plus en plus Tallien, mais qu’il s’agit  de faire l’histoire et non de la  solliciter. Le militant Babeuf, les militants, n’ont pas d’autre guide que la réalité. Et parfois les outils pour l’appréhender n’existent pas, ou pas encore.
Jean-Marc Schiappa  évoque  Christian Rakovki ; j’ai, quant à moi, pensé à Vladimir Maiakovski, ambassadeur après 1925. découvrant New York et  le vent qui « s’enfuit impuni, indompté sur des kilomètres le long de la dizaine d’avenues qui découpent Manhattan ».
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