Hommage à Marcel Picquier
Je tombe sur un article (Cahiers du mouvement ouvrier n° 53 1/T 2012.pp 99 et 101.) extrêmement fin de mon camarade Marcel Picquier, disparu il y a quelques jours, intitulé : « Le testament politique de Walter Benjamin ». (Benjamin est mort le 26 septembre 1940). J’en tire ces deux extraits :
« Benjamin avait repris à son compte l’analyse marxiste selon laquelle l’impérialisme a atteint un stade où, incapable de développer les forces productives, il les transforme en forces de destruction, ce qui conduit au fascisme et à la guerre. « La tradition des opprimés nous enseigne que l’ « état d’exception » dans lequel nous vivons est la règle » (thèse VIII). »
(…)
« Tirer le frein d’urgence », pour Benjamin, ne signifie pas autre chose que la nécessité d’en finir enfin avec l’accumulation des catastrophes : il avait fait la découverte, en janvier 1938, de l’ouvrage d’Auguste Blanqui « L’éternité par les astres », dans lequel le révolutionnaire, un moment abattu par ses terribles détentions, voyait l’histoire comme un « éternel retour » qui comprenait celui des désastres pour les opprimés. Benjamin fera revivre cette idée à sa façon avec « L’Angelus Novus ». Il conclut de sa lecture de Blanqui : « Il faut fonder le concept de progrès sur l’idée de catastrophe. Que les choses continuent à ‘aller ainsi’, voilà la catastrophe. » Et il ajoute : « Le sauvetage s’accroche à la petite faille dans la catastrophe continuelle. » « Seul le chapitre des bifurcations reste ouvert à l’espérance avait écrit Blanqui. » (…)
Après avoir rédigé ce post, je lis le bel article de Christian Coudène dans « Informations Ouvrières » : il me rappelle quelques souvenirs.
Salut à toi Marcel !