Ecole, Famille, Propriété !
Au risque de me répéter, j’affirme que ce qui est en cause, ce ne sont pas d’abord les méthodes pédagogiques, mais les objectifs. Entre Philippe Meirieu et Rudolf Steiner , la différence essentielle n’est pas que l’un se réfère à don Bosco et à ses anges gardiens et l’autre au Christ et aux réincarnations successives , elle est que le premier s’en prend ici et maintenant à la « montée de l’individualisme » alors que les anthroposophes continuent à expérimenter leurs méthodes dans les écoles Waldorf (et comme je suis sceptique sur l’efficacité des lois contre la connerie, je suis plutôt pour les laisser continuer - à leurs frais, cependant). La profession de foi de Meirieu, répétée sur son blog dans une note du 1° juin : « Il nous faut une École où l’État garantisse que les missions de service public de tous les établissements sont bien assurées. Une École qui associe véritablement les professeurs et les familles à la définition de l’intérêt collectif. Une École qui promeuve l’inventivité pédagogique au service de tous les élèves. » n’est pas seulement une invitation aux pédagogistes des catacombes à patienter en attendant la fin de l’ère Darcos/Sarkozy. La première partie de l’énoncé « que l’Etat garantisse les missions de service public de tous les établissements » est en effet au cœur de la « réforme Darcos ». Comme Darcos, Meirieu préconise un élargissement des missions de l’Ecole et donc une casse des statuts. Comme Darcos, Meirieu préconise une plus grande autonomie des établissements et la fin des programmes nationaux. Ce qui les différencie peut-être , c’est la place respective à accorder aux familles (ils ne dit même plus « parents d’élèves », les masquent tombent, là aussi) et aux organismes consulaires. Mais comme on a rarement vu des élus à la Chambre de Commerce prendre leur duvet pour aller coucher dans les écoles… cela permet d’entretenir la « contestation » pendant que les dirigeants de la FSU , de la CFDT et de SUD attestent de leurs convergences avec le ministre.