Une Bosnie froide (pour l'instant)
Au moment où la Belgique vacille, il peut être intéressant de rappeler qu’une des premières scissions politiques de ce pays fut l’œuvre d’un jésuite : Adolphe Daens, fondateur du Christene Volkspartij en 1893. Elu député en 1894, il militait pour les revendications identitaires flamandes et l’application de la doctrine sociale catholique énoncée dans l’encyclique « Rerum Novarum » (1893). Il est alors condamné par sa hiérarchie, comme le sera plus tard en France Marc Sangnier, le grand papa de Bayrou et Segolène, qui défendait en France des positions voisines. Cependant aujourd’hui la doctrine sociale de l’Eglise gouverne officiellement l’Union européenne et un film récent (« Daens ») tient lieu d’hagiographie du jésuite à demi-défroqué, ami des ouvriers, des enfants ( mais les ouvriers ne sont-ils pas de grands enfants ?) , des femmes et des pauvres. Pour notre part, nous trouvons fort logique que l’extrême-droite flamande du Vlaams Belang célèbre chaque année l’inventeur et le promoteur de la formule « Alles voor Vlaanderen, Vlaanderen voor Kristus ».