Yvon Rocton, militant ouvrier et le syndicalisme enseignant.
J'ai appris hier soir avec tristesse le décès d'Yvon Rocton. Je connaissais Yvon comme
responsable ouvrier depuis 1971, le militant, venu, je crois, protéger une diffusion au R.U. du Tertre à Nantes m'avait impressionné. Je l'ai retrouvé près
de quinze ans plus tard et voici (mensonges de la mémoire compris), comment les choses se sont passées : nous étions une quinzaine de militants des alentours d'Angers,
nous avions entre vingt-cinq et trente-cinq ans et nous nous considérions tous comme des révolutionnaires. Nous avions (moi pendant 18 ans déjà) milité, lu,
combattu, polémiqué, organisé, voyagé, nous avions été exclus d'ici et avions scissionné de là... nous avions même formé une nouvelle génération de militants et
étalions parfois nos états de service. En réalité, nous ne savions pas faire grand'chose et Yvon : " Bon, les gaziers, il faut d'abord que chacun me
dise où il est syndiqué et ce que fait son syndicat." Et là nous avons commencé à parler revendications, salaires, statuts, primes, titularisation,
reconstitution de carrière, commissions de réforme, conseils de discipline, hygiène et sécurité, nous nous sommes inscrits à des stages de base avec des salariés de tous
les secteurs... Deux ou trois ans après, le responsable CFDT du lycée dénonçait FO comme "syndicat du papier Q et des portes de chiottes"... Nous étions sur la bonne voie, celle de
l'organisation concrète des salariés sur leurs revendications. Ne vous méprenez pas, pourtant, Yvon Rocton, militant ouvrier, était un redoutable bretteur, cultivé, libre penseur,
il n'oubliait jamais que [c'était une de ses citations favorites] " la lutte de classes est nationale dans sa forme, mais internationale dans son contenu". Tous les militants
qui se préparent aujourd'hui à faire face à l'offensive désespérée du capital pour maintenir son système frauduleux en faillite peuvent avoir cela en tête. Voici
Yvon, il y a quelques mois : http://video.jeuxvideopc.com/video/iLyROoafYzIT.html