A propos d'un arrêt de la Cour d'Appel d'Angers.
Il y a bien sûr plusieurs degrés de lecture de l’arrêt de la Cour d’Appel d’Angers sur cette petite fille rendue à ses grands-parents biologiques alors que sa mère avait accouché sous X. Je retiendrai, dans l’attente du texte complet, la référence à la « Convention Internationales des Droits de l’Enfant » pour fonder cette décision : « L’enfant a le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » . « L’au nom de quoi ? » de cette décision s’éclaire : il s’agit bien de reconnaître qu’une métaphysique supérieure s’oppose à ce que les montages juridiques imaginés par les hommes pour organiser une société (et qui restent toujours discutables) s’inclinent devant une parentalité définie exclusivement par les gamètes. Les gamètes de la mère, en l’occurrence. La mère est anéantie nous dit-on, mais ce n’est pas une métaphore, bien au contraire les juges angevins ont tué la métaphore sociale inventée, elle aussi « dans l’intérêt de l’enfant », mais cette fois par la l’imposition d’une « métaphysique supérieure » à la souveraineté populaire. La production de la normativité juridique de cette décision est profondément religieuse. Il s’agit, en effet de substituer à la question de la Sphynge « mangeuse de chair crue » (Eschyle), les certitudes des religions monothéistes et de les sanctionner par le droit. Il n’est pas innocent du tout que l’arrêt ait été prononcé en plein débat sur la révision de la loi dite de bioéthique de 2004. Les mêmes forces qui soutiennent cette décision combattent au nom des mêmes principes l’anonymat des dons de sperme et d’ovocytes Ce sont ces questions dont nous débattrons le 5 mars à 14h, à la salle de la patinoire , Parc du Haras, à Angers, avec le professeur Pierre Jouannet.