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Publié par Michel GODICHEAU

 

 

On peut analyser la situation en termes géo-politiques, aussi. Cette assemblée de paysans  sages et endimanchés, réunis en plein air du côté de Veria ou de Larissa écoutait patiemment les longues tirades d’un responsable politique en charge de la politique agricole  et des relations avec l’ Union européenne. Des responsables posaient gravement des questions convenues, parfois une question de la salle sur l’installation des jeunes, ou l’avenir «to mellon» : l’absent qui faisait de cette réunion le plus étrange et le plus incongru des rassemblements de Grecs : un rassemblement silencieux ! Cette agriculture grecque moderne (oui, il en existe une autre), dans ces vallées où circulaient nuit et jour des camions chargés de fruits et légumes pour l’exportation s’interroge : les  Américains ont de nouveau confié à l’empire germanique le destin des Balkans, mais au XIXe siècle au moins, il n’y avait pas de Qatari  ou de Saoudiens qui traînaient, peu de Russes et pas de  mafia Bosniaque, enfin presque pas. Aujourd’hui, au nord de leur pays, le seul pays qui tienne à peu près debout est la Serbie abandonnée par la diplomatie française depuis vingt ans. Hier, des élections générales ont eu lieu dans les coopératives construites par les paysans et souvent communistes, enfin naguère ; le but manifeste est de détruire encore : au nom de prétextes fiscaux et sanitaires, on va faire la chasse au tsipouro en détruisant les vignes,  l’avenir est au Vodka/Redbull, alliance de deux empires. Mais beaucoup pensent aussi à la guerre. C’est aussi peut-être une des causes de cet étrange silence : pour détruire la Yougoslavie, on a eu recours à la guerre et on a mis le paquet.

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