Bourdouleix
Une chose est indéniable dans ce que suggèrent les "vendéens de souche" : l'affaire concerne au premier chef une guerre au sein de la chrétienté. Elle oppose les "familles de France" aux sillonnistes sans parti désormais dispersés chez Bayrou, au PS (surtout), ou dans l'extrême-gauche altermondialiste. Il serait donc prudent d'y regarder à deux fois avant de soutenir Le Courrier de l'Ouest et Ouest-France, pures créations des enfants de Marc Sangnier et d'Emmanuel Mounier. D'autant qu'une troisième tendance chrétienne est en cause : tout ceci ne se serait sans doute pas produit si, il y a une quarantaine d'années, des missionnaires évangélistes pilotés par leurs mentors étasuniens n'avaient pas réussi à emporter le morceau en convertissant les gens du voyage. Pourtant, Gilles Bourdouleix mérite d'être pris au sérieux (il l'est en Grèce et j'attends le communiqué de soutien de Chrysi Afghi). Bourdouleix, est un enfant adopté de la Vendée militaire et il sait fort bien qu'il trouvera de vrais soutiens au delà d'une conjoncture peut-être difficile : ses déclarations sur son avenir politique présidentiel ne sont pas simple rodomontade. Les tsiganes français peuvent en faire les frais, mais ce ne seront, somme toute que des victimes collatérales, les vraies cibles sont ailleurs. Les Roms de l'Est sont emblématiques aujourd'hui comme les juifs l'étaient hier. Comme les juifs du peuple yiddish des années 1880-1935, ils font route vers l'Ouest, mis en mouvement par la misère et les persécutions, ne semblent guère "assimilables" et concrétisent les vieilles peurs. Et ils ont un "avantage" sur les juifs : aucun consensus médiatique et diplomatiquement entretenu ne peut les protéger. Gilles Bourdouleix soupèse, que le journaliste ait ou non coupé la bande (je n'exclus rien de ce journal), l'avantage qu'il y aurait eu naguère à une élimination techniquement plus efficace par le Chancelier du Reich voisin et en réponse, on entend : "c'est scandaleux, mais il y a un vrai problême". Le camp du Vernet, le camp des Milles, le camp de Montreuil-Bellay ont été construits sur cet argument là, pour les étrangers, les républicains ...et les Tsiganes. Et Shlomo Sand a raison de suggérer que si les USA avaient ouvert leur frontières aux juifs placés dans une position comparable, ni le génocide, ni le succès historique du sionisme n'aurait sans doute eu lieu.On pourrait faire un parallèle intéressant avec la politique de la Troïka en Hongrie, Roumanie ou Bulgarie. La déclaration de Gilles Bourdouleix trace une alternative politique à celle esquissée par le pape à Lampedusa. Une alternative au sein de l'Europe vaticane de Maastricht et de Schengen.Une alternative très brutale, certes, mais à laquelle plus d'un cercle réfléchit.