Démocratie en Suisse.
La petite république neuchateloise pourrait figurer un havre dans un chromo libéral : Dans un Château conquis lors d’une révolution débonnaire, siège un gouvernement restreint ; il administre une population de guère plus de 170 000 habitants où le taux de chômage est de 4 % , la durée maximale légale du travail de 45 à 50h, où il n’y a pas de SMIC... La mosquée, dotée d’un minaret, se reflète dans le lac, les paroisses chrétiennes partagent parfois leurs locaux, les immigrés sont sages (sauf ceux qui viennent de France) , les chauffeurs de taxis sont portugais de la deuxième génération, kosovars de la première ou français de l’avant-première. Les trains rouges ou jaunes sillonnent les vallées enneigées où l’on va chercher son absinthe vendue dans des bouteilles décorées de dessins anticléricaux. Et pour se repentir on peut aller prendre un thé aux herbes au bistrot des théosophes sans risquer de se faire épingler au titre de la lutte contre les sectes. Pourtant, il y a quelque chose qui cloche : le TGV qui relie Berne à Paris est menacé par les problèmes de rentabilité, La Poste suisse (publique !) ancêtre de bien des services postaux, est une proie convoitée dans le cadre des accords avec l’UE, les deux quotidiens appartiennent déjà au groupe Hersant et l’Université est mangée à la sauce LMD. C’est dans ce cadre que les socialistes du Château de Neuchatel, des socialistes à la mode FMI , avaient imaginé, avec le parti bourgeois des libéraux-radicaux, un stratagème à faire pâlir d’envie nos politiques : lier l’augmentation des places en crèche à de nouveaux cadeaux fiscaux à faire aux patrons (car les multinationales délocalisent, ici aussi...). Le tribunal fédéral a annulé le scrutin déjà commencé : il ne respectait pas la liberté de vote. Impensable en France ! Ah ! C’est vrai, chez nous Barroso et Trichet suffisent, ils nous laissent même nous amuser, en pleine guerre, avec Guéant et Marine Le Pen .