Denanot, la Libre Pensée et les ostensions.
La région Limousin avait , comme quelques autres collectivités territoriales, subventionné les "Ostensions limousines", mélange régional de commémorations médiévales et de cérémonies religieuses catholiques, d’ailleurs présidées par un cardinal et coordonnées par les diocèses, en collaboration avec des confréries. Le président de la région Limousin M. Denanot (P.S.) a confirmé hier 29 septembre 2010, qu’il retirerait l’appel formé contre le jugement du tribunal administratif qui annulait les subventions, si, du moins, cela s’avérait nécessaire pour faire disparaître la « Question préalable de constitutionnalité » visant à faire déclarer inconstitutionnelle la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat (art 2.). Attendons que les choses deviennent effectives. Néanmoins, plusieurs leçons peuvent déjà être tirées :
La riposte des laïques (et d’abord dans la région Limousin) a permis (à l’initiative de la Fédération de la Libre Pensée) de démontrer que les tentatives antirépublicaines ne restent pas sans réponse.
L’initiative de la Région (même si l’idée est venue de ses avocats) tend à démontrer que pour pouvoir subventionner le « fait religieux » (comme dit tonton Régis), on doit s’en prendre au fondement de la République qu’est la loi de 1905. C’est déjà ce qu’affirmait le rapport Machelon (UMP).
Au moment où une pression s’exerce sur le Conseil d’Etat pour qu’il révise sa jurisprudence et permette ce genre de pratique (affaires de l’orgue de Trélazé ou de la Communauté sant’Egidio), la démonstration est faite qu’on ne peut y procéder sans s’attaquer au coeur du bloc constitutionnel qui fonde la République.
Last but not least, cela démontre qu’adhérer à la Libre Pensée c’est investir utilement quelques dizaines d’euros dans l’avenir de la République.