Ecole de Chavagnes-les-Eaux
L’Ecole de Chavagnes-Les-Eaux, un modèle national ?
Chavagnes-les-Eaux est une commune du canton de Thouarcé qui compte près de 1000 habitants ; à 25mn de l’agglomération d’Angers sa population s’accroît grâce au pouvoir d’attraction de la ville.
Le dynamisme démographique a pour effet une assez forte demande de scolarisation (plus de 130 enfants scolarisés). La particularité locale est que, depuis le milieu des années 1980 , aucun élève ne peut effectuer la totalité de sa scolarité dans le public (ni dans le privé d’ailleurs !) en vertu d’un modus vivendi local qui organise une « circulation » des élèves entre les deux écoles : on entre en maternelle dans le public, du CP au CE2 on passe dans l’école catholique et on finit sa scolarité dans le public. Une merveilleuse association para-municipale, l’Association Culturelle pour l’Enfance Chavagnaise (ACPEC) prend tous les frais d’inscription du privé en charge !
Peu de temps après que l’opération eût été initiée (il y a donc plus de vingt ans) , la Fédération de la Libre Pensée avait donné la parole à un parent d’élève, qui voulait faire respecter la continuité de la scolarisation dans le public, et était intervenue auprès de l’Inspecteur d’Académie, en vain. Les syndicats d’enseignants sont aussi intervenus lors de Comités Techniques Paritaires... Aujourd’hui les autorités ( préfet, Inspecteur d’Académie...), ne répondent même plus aux Délégués Départementaux de l’Education Nationale qui les interrogent. Ils continuent à avaliser la situation, l’ Inspectrice d’Académie ne nomme pas d’instituteur en CP, CE1, CE2, le préfet ne formule aucune observation budgétaire et il semble que la Chambre Régionale des Comptes ne se soit pas intéressée à la question.
Par delà la tarte à la crème de la prétendue guerre scolaire, ce qui est ici en cause, c’est le principe de continuité du service public dont le député-maire de Thouarcé, M.Piron, ferait bien de se souvenir et dont le ministre devra bien tenir compte, dès lors que les citoyens feront valoir fermement leurs exigences. L’attachement des citoyens à l’Ecole publique n’est pas un vain mot et le droit républicain doit l’emporter sur le consensus paroissial.
L’affaire de Chavagnes-les-Eaux est emblématique de la situation qui prévaut dans les régions disputées, après 50 ans de loi Debré. Faute d’application du principe
A Ecole publique fonds publics, A Ecole privée, fonds privés !
C’est l’Ecole publique qui disparaît...
Contre la loi du 31 décembre 1959 11 millions de signatures avaient été recueillies par les citoyens alors organisés au sein du Comité National d’Action Laïque
ou en soutien à celui-ci .
On peut-être persuadé, malgré les coups portés, que la revendication du droit pour chaque enfant à l’Ecole publique et laïque reste un puissant levier. La Libre Pensée soutient toutes les citoyennes et tous les citoyens qui entendent ici faire appliquer ce principe.