L'Oréal, Baby Loup et la feuille de route sociale.
Au lendemain de la « conférence sociale » du 21 juin destinée à associer les organisations patronales et les syndicats ouvriers à la politique du gouvernement (et de l’Union Européenne), une « feuille de route sociale» ( !) était publiée où figure « l’inscription dans la Constitution de la place des partenaires sociaux et du dialogue social dans l’élaboration des réformes ». C’est-à-dire l’institution d’un Etat corporatiste. Mais certains avaient anticipé.
Le 25 juin 2013 se tenait le « Citizen Day » de la multinationale l’Oréal (la firme de la mamie généreuse de Nicolas), dont les fondateurs avaient des références. Ce jour là l’Oréal aide les associations, c’est-à-dire promeut son image et ses produits auprès de publics captifs, en particulier hôpitaux… et crèches. C’est ainsi que le 25 juin 2013, l’Oréal apportait son soutien à la Crèche Baby Loup de Chanteloup-les-Vignes. La firme qui le vaut bien faisait une opération mondiale de communication autour de ces événements ( LT all over the world !). C’est d’ailleurs en tapant « Baby Loup » dans le moteur de recherche de Tweeter (#FF !) que j’ai trouvé l’Oréal. Un peu surpris, je suis allé voir le compte de la firme et j’ai eu confirmation. Tiens, me suis-je dit, l’Oréal n’hésite pas à soutenir une association condamnée aux prud’hommes (Décision confirmée par la Cour de Cassation) pour avoir licencié une salariée pour motif de port du voile. Hasard ? Que non : le tweet était accompagné d’une photo de la couverture du livre de Luce Dupraz « Baby Loup, histoire d’un combat », préfacé par Elisabeth Badinter, actionnaire de référence de Publicis. Or donc voici qui donne du sens à la proposition de légiférer sur les responsabilités des entreprises privées en matière de « laïcité » et de constitutionnaliser le rôle des syndicats et du Medef : il s’agit d’instaurer un ordre corporatiste, c’est-à-dire un ordre où l’ensemble de la vie (publique et privée) des citoyens est prise en charge par la corporation. Cela s’accompagne en général d’une milice et d’une police politique : rien n’est fait, mais il y a des candidats.