La Chanson de Craonne.
Il existe aujourd'hui un quasi consensus sur le fait que la guerre de 1914-1918
fut une immense boucherie, dont le "Chemin des Dames" fut un des moments les plus sanglants, on a parlé de 200 000 morts côté français et 300 000 côté allemand. Près de 3500
soldats qui essayaient d'échapper à cette barbarie furent condamnés pour ce seul épisode et 57 exécutés (pour le seul côté français). Chez les noirs, l'hécatombe est énorme de 40 à 45% de
pertes dont 1400 en une seule journée : une majorité de ceux qui sont connus étaient Maliens.
Dans une page intitulée "Après le Chemin des Dames" l'Assemblée Nationale nous présente sur son site un échange entre Marcel Cachin leader de la gauche engluée dans l' union nationale
et Clémenceau, président du conseil. La Russie est en révolution , mais le seul qui y fera allusion sera Clémenceau. Ce sont pourtant les Cachin et Sembat qui dirigeront le Parti
Communiste Français dans deux ans. Oui, mais Jean-Luc Mélenchon n'a rien voté : il n'est qu'au parlement fantoche de l'UE, il n'a pas de moustache alors que Cachin en avait une belle et
puis il a fondé le Parti de Gauche dès avant la guerre. Cela n'a donc rien à voir.
Chambre des députés, 4 juin 1918
M. Marcel Cachin. - Et maintenant, Monsieur Clemenceau, m'inspirant des idées de sagesse qui guident notre démarche près de
vous, permettez-moi de m'élever contre certaines des formules dont vous vous êtes servi avant de quitter brusquement cette tribune. Après avoir reconnu notre entière bonne foi et la pureté de nos
intentions, vous avez, dans la suite, parlé de je ne sais quelles intrigues auxquelles auraient obéi les interpellateurs de ce jour.
Or, je veux le rappeler ici avec toute la force dont je suis capable, ni mes amis ni moi ne saurions avoir, en cet instant tragique,
d'autres préoccupations que le salut de notre patrie menacée. (Vifs applaudissements sur un grand nombre de bancs.)
Sa défense exclusive absorbe notre pensée. (Applaudissements.) Sur tous les bancs de cette Chambre, vous ne trouverez que des hommes
décidés à participer de bonne foi, sans aucune arrière-pensée, au salut du pays. Et notre question n'a qu'un but : nous voulons tout savoir afin que le concours que nous voulons donner à la
défense de la nation soit plus total et plus décisif. (Applaudissements sur les bancs du parti socialiste et sur plusieurs bancs à gauche.)
M. le Président. - La parole est à M. le Président du Conseil.
M. le Président du Conseil. - Messieurs, je suis descendu de cette tribune parce que la multitude des interruptions ne me permettait
pas d'y rester plus longtemps. Mais je vous prends tous à témoin - tous sans exception - que j'ai commencé par constater que l'interpellation était inspirée de l'esprit du plus pur patriotisme et
qu'aucune pensée d'opposition politique ne s'y mêlait. Je ne comprends donc pas pourquoi on m'a fait de ce côté de la Chambre une opposition que ni mes paroles, ni mes gestes, ni mon attitude ne
méritaient.
J'oublie cet incident fâcheux et je vais reprendre la suite de ce que j'étais occupé à dire lorsque M. Cachin est monté à la
tribune. Aussi bien, le discours de M. Cachin se trouve-t-il de tous points d'accord avec les idées que j'avais l'intention d'exprimer à cette tribune.