La vincero !
C’est ainsi que j’aime la musique ! Hier soir le Barbier de Seville se donnait à Angers-Nantes Opéra. Le Quai était plein, avec de nombreux lycéens et étudiants. Les techniciens du spectacle avaient, le matin même, reconduit la grève. Ouverture tardive des portes, conciliabules, hésitations, retard : le directeur annonce que le spectacle se jouera sans éclairages, ni changements de décors. Mouvements divers. Puis que les techniciens vont venir exposer les motifs de leur grève. Sifflements et huées au parterre, mais le porte-parole de la CGT tient bon. Les applaudissements couvrent bientôt les huées et font taire la plupart des réacs (on n’est plus chez soi nulle part !) ; à la sortie des techniciens les balcons se lèvent. La salle restera allumée a giorno. L’orchestre soutient à merveille les premiers pas d’Almaviva qui hésite, les comédiens jouent où ils peuvent, chantent comme ils peuvent, les choristes font merveille, comme jamais. Rossini se déploie, Rosine a un peu de mal, Figaro prend possession de la scène, Bartolo est chez lui. C’est parti pour plus de deux heures de musique. Je rêve de Garibaldi et je pense à Pablo Farga. Les camarades de la voirie ont aussi reconduit la grève, en rentrant chez eux les mélomanes constatent que les poubelles sont restées sur le trottoir. Si, si ! La vincero !