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Publié par Michel GODICHEAU

Les media  français  ont partiellement rendu compte  du suicide de ce retraité grec  devant le Parlement. La palme du cynisme dans les réactions revient pourtant au FMI qui s’est dit « profondément attristé » ... et réfléchit à une possible annulation des élections  pour le cas où elles amèneraient une chambre ingouvernable, donc incapable d’imposer la poursuite  des  plans de  la troïka.  Voici le texte de la lettre qu’il a laissée aux passants témoins de son acte :

 

 

«Le gouvernement d’occupation de Tsolakoglou (*) a littéralement anéanti tous mes moyens de subsistance, qui consistaient en une retraite digne, pour laquelle j’ai cotisé pendant 35 ans, (sans aucune contribution de l'État). Mon âge, ne me permet plus d’entreprendre une action individuelle plus radicale (même si je n’exclus pas que si un grec prenait une kalachnikov je n’aurais pas été le deuxième à suivre), je ne trouve plus d’autre solution qu’une mort digne, ou sinon, faire les poubelles pour me nourrir. Je crois qu’un jour les jeunes sans avenir, prendront les armes et iront pendre les traîtres du peuple, sur la place Syntagma, comme l’ont fait en 1945 les Italiens pour Mussolini, sur la Piazzale Loreto, à Milan ».

 

 

Tsolakoglou  était le général nommé  à Athènes comme chef de gouvernement par le Troisième Reich  le 30 avril 1941. En Espagne, le gouvernement Rajoy digne successeur du franquisme, refuse que son pays soit assimilé à la Grèce : il est vrai que son pays n’a pas été occupé depuis l’expédition sanguinaire de Napoléon et qu’il redoute d’être pris pour le prince Murat ; et en France, pour quelques semaines encore, les candidats se proclament partenaires de la Troïka.

 

 

Un aspect de ce courrier  a  été peu souligné : le hold up sur les cotisations sociales des salariés (ou des indépendants !) était une  nouveauté en Grèce ; en France, il a commencé avec le plan Juppé-Notat  sur la Sécu  et s’est poursuivi avec le plan Fillon-Chérèque sur les retraites, mais la résistance a imposé des limites auxquelles il est prévu qu’il soit mis fin dans les cent premiers jours de la nouvelle présidence.

 

 

Un dernier mot : Dimitris Christoulas a exigé  des obsèques civiles  et sa dépouille a été incinérée en Bulgarie parce que l’Eglise orthodoxe, carpette de la Troïka, interdit la crémation en Grèce. Pour toutes ces raisons, je pense qu’il y aura un jour en Grèce un groupe de libres penseurs « Dimitris Christoulas ».

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