Le Maire d'Angers et les instits.
Frederic Béatse, Maire d'Angers (je n'en reviens toujours pas !) était présent le 9 décembre dernier lors de la plantation de "l'arbre de la laïcité", il était notamment accompagné de Luc Belot, député et membre de la commission Peillon sur les rythmes scolaires ... et ancien maire-adjoint à l'Education. Que de laïques réunis ! Il était donc , somme toute normal qu' Angers se porte volontaire pour expérimenter ladite réforme des rythmes scolaires, mieux connue sous le nom de "semaine des 4,5 jours". Les instituteurs (on dit "professeurs des écoles", mais ça passera) ne sont pas d'accord pour travailler plus pour gagner moins, ils l'avaient déjà dit à Darcos (mais si : le ministre de Sarkozy, vous vous souvenez tout de même un peu ?) et l'ont fait savoir par une majorité représentant plus de 70% des voix aux élections professionnelles, en délégation massive devant la Mairie. En effet, voici des salariés qui devraient payer transports, nourrice etc. pour aller travailler gratuitement : seuls Peillon et la CFDT peuvent dire qu'ils le feraient volontiers. Donc Angers est volontaire : qu'on se le dise et nul n'y pourra rien changer. Voire...
Cette réforme Peillon est en réalité une composante essentielle de "l'acte III de la décentralisation" parce que l'école
publique laïque est un élément essentiel du maillage républicain. L'acte III de la décentralisation vise à la fois à transférer des charges nouvelles aux collectivités
territoriales et à empêcher les citoyens d'exercer leurs droits . Un seul exemple : le suffrage universel n'est intéressant que si on a le sentiment de pouvoir contrôler ceux que l'on a
élus, c'est la raison pour laquelle la participation aux élections municipales ne s'est pas effondrée. Avec la réforme à venir, dont les prémices sont déjà là, on continuera à élire un
Maire, mais si on va le voir pour revendiquer un droit, il ne pourra que vous dire qu'il ne décide rien, que c'est la Métropole qui décide etc. En revanche c'est à lui qu'incombera le soin de
gérer le quotidien avec éventuellement l'aide du conseil municipal , du conseil paroissial, du conseil des cultes, du conseil des enfants, du conseil des anciens, du conseil
d'école... il pourra évidemment avoir un avis sur le recrutement de tout le personnel intervenant dans les écoles : ATSEM, animateurs, institutrices, instituteurs... ou
personnels polyvalents permettant d'accomplir ces tâches à moindre coût. Observez-bien que je n'ai pas dit "sonneur de cloches". Ca c'était la loi Guizot (1833) : c'est le même esprit ,
mais malgré les diaconesses (j'adore ce mot !), il n'y a plus assez de clergé.
Et Béatse ? Du fait de son parcours politique , il ne peut guère voir les choses clairement, mais allez, il faut lui dire : il
existe un monde réel où personne ou presque ne sait qui est Harlem Désir.,encore moins qui est le maire d'Angers. Dans ce monde les ATSEM, les animateurs, les institutrices et instituteurs sont
aux côtés des métallurgistes de STX, des sidérurgistes de Indre et des cheminots qui conduisent les trains de M. Auxiette ou ceux de M. Pepy. Et dans ce monde, on se prépare.