Le moi éthéré du primate pas très cosmique
J'ai retrouvé ceci dans un Dictionnaire des Sciences occultes légèrement chelou, publié en 1937 par un auteur
prolifique, Frederic Boutet (1874-1941) : 40 romans, 2000 contes... la rubrique suivante , sous la rubrique "Urine" :
"Une autre propriété de l'urine, connue et employée par les sorcières, était de faire pleuvoir. Delrio raconte
l'histoire suivante : Dans le diocèse de Trèves, un paysan était dans son jardin, occupé à planter des choux avec l'aide de sa fille, une enfant de huit ans. Elle y apportait beaucoup d'adresse
et il la félicita."Oh, je sais faire bien d'autres choses, répondit la petite. Tu vois comme il fait beau ? Eh bien je vais faire pleuvoir sur l'endroit du jardin que tu voudras. Montre-le moi,
mais éloigne-toi un peu. Le paysan, surpris, montra un coin du jardin et s'éloigna de quelques pas. La petite creusa un trou, s'accroupit, puis mêla de terre le liquide obtenu en le remuant avec
une baguette tout en prononçant quelques mots que le père n'entendit pas. Soudain, une portion du ciel se couvrit de nuages et sur le coin désigné la pluie tomba à torrents. "Qui t'a appris cela
?" demanda le paysan ahuri et épouvanté. " C'est maman, elle sait bien d'autres choses de ce genre." Le paysan comprend : sa femme et sa fille sont sorcières ; il n'hésite pas, il attellesa
charrette et les emmène toutes deux à la ville, à la justice, au bûcher".
C'est en 1740 que la dernière "sorcière" fut brulée en Europe, du moins officiellement. Aujourd'hui au Ghana, au
Nigeria, en Inde, les meurtres de femmes et d'enfants continuent, il existe même au Ghana au moins 7 camps de réfugiés où les prétendues sorcières ont trouvé refuge avec leurs enfants pour
échapper à un tel sort. Pire : les ONG "faith based" qui prétendent s'en occuper cherchent surtout... à les convertir. D'où une discussion : 1740, c'est le siècle des
Lumières qui peu à peu et sur les bases de la révolution bourgeoise dissipent peu à peu les ténèbres. Aujourd'hui, le retour de l'obscurantisme menace et la réponse est une fois
de plus sociale et politique : soutenir les efforts des intouchables, des habitants des bidonvilles pour s'organiser aux côtés des salariés pour conquérir l'indépendance.
Les déclarations des droits peuvent être des points d'appui, guère plus. Dans les campagnes de mon enfance, les parents nous racontaient des histoires de sorcières à conjurer et
on parlait encore d'empaler "ceux de la terre jaune" (qui pourront désormais se marier, ce qui est moins pénible). L'école publique et laïque avait presque vaincu tout
cela. Mais désormais avec la "territorialisation", on parle aussi de retour aux "valeurs traditionnelles" et on prétend les défendre là-bas et les réintroduire ici...j'ai
parfois font froid dans le dos quand j'entends parler de biodynamie... je dois pourtant aller bientôt prendre le thé chez Steiner...