Le Monde et les caquètements.
ACRIMED (à conseiller) me dit que Mme la Directrice du Monde ne supporte pas que l'on critique son journal et son chien de garde Plantu. Il se trouve que j'ai lu Le Monde de samedi dernier 12 octobre, oublié sur une table. On trouve à la une un éditorial à propos de l'incident Le Ray, caqueteur et député. Le quotidien met dans la bouche de Mme Massonneau (députée EELV interrompue) les propos suivants "Arrêtez, cela suffit ! Faut-il que je ne sois considérée que comme une poule ?" Il suffit de visionner la video pour vérifier que ce ne sont pas les propos de la députée. Comme les journalistes de l'Equipe avec Ribery, Le Monde se permet de prendre à son compte une différence sémantique minime mais réelle : la phrase reconstruite par Le Monde, dans un édito qui n'est pas signé, introduit une triple distorsion : une question à la place d'une affirmation, l'emploi du verbe falloir qui implique une généralisation et une intention, et le "ne... que" qui suggère que l'interpellateur peut légitimement considérer que l'oratrice est une poule (compte tenu de son arriération d'ancien agriculteur obligeamment rappelée dans la ligne précédente pour évacuer la métaphore péripatéticienne), mais qu'elle n'est pas que cela. Bref, au bout du compte, la réaction immédiate, normale et claire de la députée est malaxée de telle sorte que l'argumentation politique qui est l'objet de cet éditorial soit renforcée. Pas de quoi fouetter un chat ? (sourire) Sans doute. Mais alors que dire de cette deuxième phrase qui forme la conclusion (p 13) de l'article sur le collectif d'enseignants créé par le Front National ("Racine") ? "Un des fondateurs de Racine a milité à FO, d'où vient le représentant du Snalc qui a du faire ses valises." Cette phrase, de prime abord seulement inélégante et un peu obscure, me laisse à penser que Mme Maryline Baumard écrit le même roman que Plantu et leur éditorialiste. Beurk.