Le quai de Ouistreham
Je suis content que Florence Aubenas ait gagné son procès contre Libération. Je n’aurais jamais acheté un bouquin de cette fille si «Informations Ouvrières » n’avait pas publié une note de lecture. J’ai lu « Le Quai de Ouistreham » en deux jours. C’est un livre plein d’humanité : j’y ai appris des choses, j’y ai aussi reconnu des visages de prolétaires. Le passage de l’en-soi au pour-soi nécessite souvent qu’un carpophore ouvre ses vannes et laisse jouer l’anémochorie ou bien qu’un insecte laisse tomber une graine de délégué syndical de ses élytres. D’autres parleront théorie, moi peut-être mais un autre jour. Je préfère, dans l’instant, rechercher des mots et imaginer qu’à Saunier-Duval la secrétaire administrative du Comité d’Entreprise, licenciée par la CFDT, va gagner grâce au soutien de FO et de la CGT. Cela vengera un peu la copine de Florence. Je ne sais pas où en est, à l’université, l’action revendicative de la section CGT de la société de nettoyage qui a, depuis longtemps déjà, remplacé les personnels de service titulaires de la Fonction publique de l’Etat (Ah, les présidents « de gauche » et l’autonomie !). Je me souviens du beau discours de cette salariée précaire qui avait dit son fait au petit proviseur , qui voulait « payer un pot » pour son départ qui signifiait le retour à la misère. Florence travaille maintenant pour les Assomptionnistes et plus pour Rothschild, quelle vie depuis l’Irak ! Je suppose qu’elle continue à chercher le lien, je suis même presque certain qu’elle a des pistes...