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Publié par Michel GODICHEAU

Le colloque "La recherche sur l'embryon humain", à l'initiative de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, qui s'est tenu  le 10 octobre à la Faculté de médecine de la Sorbonne   a été une réussite. J'ai particulièrement apprécié, le matin, les communications du professeur Axel Kahn, au retour d'une équipée vaticanesque  et son point de vue  sur l'historicité  des positions chrétiennes en la matière, celle du professeur Pierre Jouannet, posant en grand spécialiste, c'est-à-dire avec beaucoup d'humilité et de sens didactique, les questions  nées de sa pratique et dont la démocratie devrait avoir à débattre  pour dire le droit, et celle du professeur Israël Nisand, qui, suivant les sentiers  déjà empruntés par Axel Kahn prend  des bifurcations  qui me sont plus familières, entre prudence et audace autour de la "summa divisio" entre la personne et la chose  héritée du droit romain,  ainsi que des questionnements que les  découvertes scientifiques  lui adressent.

Le député de Paris Jean-Marie Le Guen avait aimablement accepté  d'être le "législateur de service", malheureusement, sa prestation a surtout  confirmé   le fait que les "Etats-Généraux de la bioéthique"  étaient censés dispenser  les parlementaires d'exercer la démocratie de délégation. Mis en difficulté sur ce terrain par le président Marc Blondel, notre député a reculé dans un ordre relatif. Le philosophe Philippe Descamps, professeur à la Sorbonne a montré comment  les problèmes posés contribuaient à la remise  en question de  certaines des  catégories  les plus usitées par la philosophie et le droit, dont il s'est avéré  qu'il était un connaisseur avisé. Nos camarades Dominique Goussot  et Jean Sébastien Pierre  ont illustré  de façon complète et argumentée l'état de la réflexion des libres penseurs et leur place dans le débat.

Il apparaît à l'évidence que le mécanisme mis en place par  les "Etats-Généraux de la bioéthique", sous l'autorité  du député clérical Léonetti (qui a déjà réussi à "encapsuler"- le mot de JM Le Guen est joli-le débat sur la fin de vie), et qui était explicitement censé encadrer tout le débat législatif prévu au printemps 2010 peut être enrayé si la démocratie reprend ses droits. La Libre Pensée y a contribué hier, tout comme les intervenants, et n'entend pas s'arrêter là.

Le site des Etats-généraux de la bioéthique, financés par l'agence de biomédecine, est  une expression assez hallucinante  de la méthode d'élaboration de la loi par consultation des corps intermédiaires, qui doivent refléter les évolutions des opinions sans être autorisés à remettre en cause des orientations déjà décidées, par la conférence des évêques de France, par exemple, dont la charte graphique  ressemble étrangement à celle du site précité...étrangement ou miraculeusement ? L'esprit souffle où il veut !

Mais il suffit  souvent d'un point d'appui, pour qu'un levier fonctionne  et que la souveraineté populaire  bouscule les mitres. La Libre Pensée a apporté sa pierre pour construire ce point d'appui.

Six libres penseuses et libres penseurs du Maine-et-Loire ont participé au colloque. 
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