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Publié par Michel GODICHEAU

J’ai des sentiments mitigés à propos de Paul Lafargue, mais que j’aime ce  Pablo Farga qui, au péril de sa vie distribue  à Lisboa les brochures de son beau-père et comme j’aime cet Antero , l’anarchiste portugais  que fait vivre Alberto Nessi le Ticino.

« Antero me parle souvent de Proudhon « Je pense comme Proudhon et Michelet ; je sens, j’imagine, et je suis comme l’auteur de l’Imitation du Christ » me dit-il. Je lui passe le fascicule du Capital de Karl Marx traduit en français. Ce Marx est un vrai cerveau, il a compris ce qu’est le capitalisme : un poison qui tue les hommes. Il les empoisonne partout, pas seulement au Portugal, mais aussi dans ma patrie suisse où il y a la république. »

Et plus loin : «  A Paris, Antero aurait tant voulu rencontrer  Charles Baudelaire. Mais le poète n’avait pas de temps à perdre, il était occupé à suivre des vieilles femmes dans la rue, il tombait amoureux des passantes, il s’enfermait des araignées dans le cerveau. Antero le sait par coeur. Il m’a dit aussi que, en France, on lui a fait un procès : condamnation pour offense à la morale publique et saisie des Fleurs du Mal : « Ils ont fait comme avec Flaubert. Il nous faut détruire les bourgeois... » , murmure-t’il."

 

Alberto Nessi "La semaine prochaine, peut-être" - Traduit de l'italien par Anne Cuneo. Bernard Campiche  éditeur. 17€.

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