Sacs d'os.
La Cour administrative d’appel de Bordeaux a rendu son arrêt sur la question du financement public des « ostensions limousines ». Rappelons qu’il s’agit d’une promenade rituelle et septennale des reliques supposées de Saint Martial, qui, au Moyen-Âge , aurait, après mûre réflexion, protégé les populations (du moins celles qui avaient survécu à son temps de réflexion) du « mal des ardents » (en réalité provoqué par les alcaloïdes produits par l’ergot du seigle (le champignon Claviceps purpurea). Ces manifestations sont organisées par les confréries et d’autres associations, avec le concours de certaines communes et supervisées par l’archevêque catholique de Bordeaux. Le droit de faire des processions et d’organiser un petit commerce autour n’est pas contesté. Mais depuis une paire de septennats certaines collectivités territoriales avaient commencé à subventionner ces activités au nom du fameux « patrimoine ». Tel était le cas de la région limousine, déjà condamnée en première instance à l’initiative de libres penseurs (voir billets précédents). Cette procédure a donné lieu à des initiatives contre la loi de 1905 qui, pour rocambolesques qu’elles puissent apparaître, indiquent assez bien les effets à long terme des alcaloïdes produits sur la laïcité de certains socialistes par l’ergot d’Epinay (Claviceps versicolor). Voici donc un extrait de l’arrêt :
« Considérant qu’il ressort des pièces du dossier (...) que ces ostensions consistent en la présentation solennelle par le clergé de reliques de saints originaires ou ayant vécu en Limousin, avec vénération de ces reliques par les fidèles et qu’elles se font au cours de cérémonies religieuses chrétiennes telles que processions et eucharistie ; qu’elles constituent donc l’exercice d’un culte. »
La requête de la région a été rejetée. La loi de 1905 a été défendue et la liberté de conscience avec elle.