SlavoJ Zizek et Alexis Tsipras.
On m’avait offert un livre de Slavoj Zizek et moi j’aime bien apprendre : je ne connaissais d’ailleurs de la Slovénie que la pêche à la truite, le catholicisme et le ski à la TV, jadis. J’en ai lu une vingtaine de pages et puis bon, réminiscences de Marcuse qui m’était tombé des mains il y a si longtemps, ou d’Habermas il y a un peu moins, de Deleuze aussi : ce sont des auteurs qui resteront des volumes isolés dans ma bibliothèque : Zizek restera près du serre-livres, c’est le sort de la lettre Z, voilà tout . La raison ? Je ne sais même pas où ils sont syndiqués ! Pourtant Zizek était la vedette du congrès de SY.RI.ZA. au mois de mai. J’ai vu Alexis Tsipras se préparer longuement et gravement aux responsabilités du pouvoir : cela vaut peut-être mieux que le KKE (Parti Communiste Grec) qui refuse tout front unique et désespère ses sympathisants, mais Alexis Tsipras parle politique comme tout le monde, comme un futur chef de gouvernement. J’ai vu aussi son entourage entre caciques « eurocommunistes » en voie de réinsertion et écolos bien comme chez nous. Le principe de réalité dissipe la tentation exotique. Reste la question de la mobilisation : la jeunesse n’était pas au congrès de SY.RI.ZA et elle a fui depuis longtemps le KKE. La nébuleuse de groupes désignés comme «l’extrême-gauche » n’a guère pour l’instant que « l’antifascisme » comme os à ronger… A ne voir que Chrysi Afghi on ne voit pas que des syndicats de policiers refusent de charger les femmes de Ierissos , que l’Internationale de l’Education soutient les enseignants grecs, que le GENOP-DEH n’a pas capitulé. On peut inviter Zizek à parler du goulag et adopter, dans les faits, la même position que le PASOK sur les réquisitions (quasi militaires) imposées aux enseignants lors de la grève du 17 mai.