Stanislas Lalanne et René Lebouvier l'apostat.
Stanislas Lalanne est évêque catholique romain de Pontoise : l'anarchiste athée et libre penseur Camille Pissaro n'a qu'à bien se tenir dans sa tombe (ouf ! il s'est réfugié au Père-Lachaise), lui dont les ancêtres avaient dû fuir les terribles persécutions d'Isabelle la Catholique. Stanislas Lalanne a tenu à garder dans ses fichiers les données nominatives de mon ami René Lebouvier avec la mention "a renié son baptême", le Tribunal de Grande Instance de Coutances avait ordonné l'effacement, la cour d'Appel de Caen a invalidé ce jugement le 10 septembre 2013. Stanislas Lalanne, ancien évêque d'Avranches Coutances s'est donc fendu d'un communiqué de victoire publié sur le site web de la Conférence des évêques de France. Teigneux mais éclairant : une belle rhétorique comme celle que Girolamo Cardano a du entendre de l'Inquisition. Heureusement la République laïque protège René Lebouvier et, depuis le 20 septembre 1870, l' Eglise romaine n'a plus de bras séculier à qui livrer les apostats. Pourtant la menace subsiste : le Procureur de la République de Caen s'est porté au secours de Stanislas Lalanne devant la Cour, sans qu'on sache si Mme Taubira y est pour quelque chose. Mais analysons le discours de Stanislas : que "la tenue des registres de baptême constitue une finalité légitime dans le cadre de la loi Informatique et Liberté", nul n'en disconvient : Raël, feu Gilbert Bourdin, messie cosmoplanétaire de son état, l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, les Adventistes du 7° jour (ne pas confondre !), Ricard et ses bouddhistes, Jehovah et ses témoins, tout le monde a les même droits. Un premier glissement intervient ensuite : le baptême "cet événement public" ; c'est certes le cas dans les pays où l'Eglise étant une puissance publique, le baptême est un événement public qui a des incidences civiles. Mais dans la République française, Raël, les Mormons, les Musulmans, les Scientologues, les Adventistes, les Bouddhistes et les Témoins de Jehovah organisent leurs cérémonies initiatiques comme ils l'entendent (c'est la liberté des cultes) et ce ne sont pas des "événements publics" : reconnaître une spécificité à l'Eglise catholique en ce domaine serait lui reconnaître un statut qu'elle a perdu et c'est ce qui réjouit Stanislas. Et peut-être Lionel Jospin qui, tout triste huguenot qu'il soit, a reconnu la Conférence des évêques. Mais c'est pas tout comme disait Bourvil (diable un autre libre penseur) ... (à suivre)