Trélazé, "La Quantinière" et la laïcité.
De nouveau, demain, un anniversaire de la loi du 9 décembre 1905
Ce billet de blog date de 11 ans, au moment où Marc Goua resplendissait dans sa gloire. Aujourd'hui , la Quantinière est un désastre et Marc Goua est touché/coulé, mais l'école catholique Montrieux -Saint René est bien là où nous le supputions quand nous étions allés rendre visite au commissaire-enquêteur, sans, bien entendu, que l'intention des lotisseurs soit avouée. Je vais relire "l'Eglantine et le Muguet" de Danièle Sallenave et peut-être la parasiter un peu pour écrire de futures promenades angevines. Je n'ai certes pas le talent de notre amie académicienne, mais il me semble, au moment où les familles de ci-devants fournissent cadres et militants depuis Macron jusqu'à Zemmour, qu'il faut insister pour comprendre comment ce bouillon de culture a survécu dans ce qu'on a pris pour le permafrost de la modernité. (08/12/2021)
Le 7 juillet 1912 , un Bordeaux-Montrieux était présent avec son épouse à l’inauguration du monument érigé au Bourg d’Iré en l’honneur du Comte de Falloux, père de la loi de 1850 qui ouvrait à l’Eglise catholique le marché de l’enseignement secondaire et augmentait son emprise sur l’enseignement primaire ; dans un premier temps il avait donné 50 francs pour l’érection du monument : un peu radin pour le président de la Société Industrielle de l’Anjou (ancêtre du MEDEF) ! Le Vicomte du Breil avait donné 100 francs et M. Bessonneau, industriel à Angers, 100 francs : il fit donc un deuxième versement de 25 francs.
Le 6 avril 2010 , le Courrier de l’Ouest, quotidien s’il en est (ça ne veut rien dire, mais ça évite les gros mots), nous apprend que l’Organisme de Gestion de l’Ecole Catholique Montrieux, qui honore la famille du susnommé, envisage de prendre position sur le nouveau site d’urbanisation de la Quantinière à Trélazé, qui comptera à terme plus de 5000 habitants (la ville pourrait alors approcher les 20000 habitants).
Le Montrieux d’origine (pas celui de 1912) avait compris, comme Falloux, que la répression ne suffirait pas à éteindre les « foyers d’anarchie », qui se rallumaient périodiquement aux ardoisières de Trélazé. Après le démantèlement trop facile de la société secrète républicaine "La Marianne", l’envoi des mariannistes en déportation à l’Ile du Diable était une mesure insuffisante. Le patronat ardoisier, présidé par Montrieux, profita donc de la Loi Falloux pour installer une série d’écoles catholiques, comme celle qui nous préoccupe.
Que cette honorable association, hélas subventionnée, veuille s’étendre et profiter de la nouvelle urbanisation pour propager la vraie foi, personne n’y voit malice.
Mais plusieurs questions se posent :
1) Le Plan Local d’Urbanisme approuvé par Angers-Loire-Métropole, mais annulé par le Tribunal administratif prévoyait un groupe scolaire (et un seul) ; nous voulons croire qu’il s’agissait seulement d’un groupe scolaire public, quid dès lors de l’implantation des arrières petits enfants du Comte de Falloux
2) Quelles surfaces ont été demandées par les requérants ? Trélazé n’a pas de collège privé, il y a de toute évidence des parts de marché à conquérir et chacun se souvient de l’essaimage du collège Saint-Laud aux Ponts-de-Cé...
Plusieurs associations laïques poseront sans doute ces questions au député-maire de Trélazé. Il est certain que pour l’OGEC, quitter la place Francisco-Ferrer serait sans doute une bénédiction.