Trêve de Noël
Les salariés et les retraités le savent bien, le mois de décembre est un mois particulier en ce que, pour alimenter la fièvre acheteuse, la paye tombe quelques jours plus tôt. La Banque Centrale Européenne a aussi fait le Père Noël quelques jours plus tôt, en prêtant 500 milliards d’ € pour trois ans au banques. Le taux d’intérêt est de 1%, ce qui va permettre à ces établissements de passer le réveillon, certes, mais aussi de prêter pour des périodes plus courtes (jusqu’à 14 jours), à des taux d’intérêt bien supérieurs (3 à 5%) , entre-temps, les bilans (la photographie au 31 décembre) se seront améliorés et les actionnaires seront rassurés. Mais une autre mesure mérite l’attention : les banques ont aussi reçu de la BCE 33 milliards de dollars pour deux semaines. Le problème est que ces 33 milliards de dollars la BCE ne les avait pas et les a sans doute obtenus des américains par des accords de swap (en déposant un panier de devises et en s’engageant à régler la différence des taux d’intérêts à une échéance déterminée), car nombre de banques françaises ne peuvent plus obtenir directement un financement en dollars (la confiance règne !) , dont leurs clients ont besoin quotidiennement pour régler les importations. Sauf que cela aggrave les risques à l’échéance du prêt : mais bon, c’est en 2012 et on est encore en 2011, toujours quinze jours de gagné ! Et puis prêter ne serait-ce que 2 milliards pour 14 jours à 4% l’an, cela rapporte quand même un peu plus de 2 millions net, de quoi choisir avec décontraction le grain de son caviar pour la Saint-Sylvestre. Il n’y aura pas de cessez-le-feu de Noël.