Un concordat caché est-il en vigueur ?
Il aurait été signé dans les catacombes de Paris, par J.Lang, déguisé en enfant de choeur, et Mgr Di Falco, déguisé en Clint Eastwood comme d'habitude. Je déconne. Pourtant on pourrait s'interroger. D'abord en voyant ce titre d'Ouest-France : "L'Eglise et le gouvernement peinent à s'entendre" (lundi 10 décembre 2012). Ainsi l'accord avec l'Eglise romaine serait devenu un passage politique obligé pour légiférer ? C'est bien ce qui est suggéré. C'est d'ailleurs ce qui était recherché depuis quelques décennies : c'est le contenu des "Semaines sociales de France"(droit du travail), des accords Lang-Cloupet (enseignement), de l'accord Vatican-Kouchner(université et formation professionnelle), des modalités d'élaboration (et de révision) de la "loi bioéthique"... et de l'activité permanente de la section des "Sciences religieuses" (Vindieux !) de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes dont est issu le personnage interviewé dans Ouest-France. Ce Philippe Portier, directeur du GSRL (Tudieu !)(1), raconte des calembredaines sur l'anticléricalisme "traditionnel, marqué par la question scolaire [et qui] date du début du XXe siècle" (non, Gambetta n'a jamais existé !), tance l'apostate ministre Cécile Duflot "ancienne militante de la JOC", et par un retournement plus jésuitique que dialectique, fait grief... au "front laïque" de s'ingérer "dans la gestion de l'intime, de la vie, de la famille, du genre" ! Les pressions directes et indirectes sur les parlementaires pour empêcher le suicide assisté, la recherche sur l'embryon humain ou l'évolution de la législation sur la famille sont présentées avec justesse et pudeur : "Le débat sur les lois bioéthiques a montré que les législateurs ont écouté la parole des Eglises". La vérité montre pourtant le bout de son nez : " avec Jean-Paul II son discours s'infléchit dans un sens identitaire..." Il est vrai que les groupes du même nom sont bien nés quelque part.
(1) Non, je ne traduirai pas, allez voir, c'est intéressant.