Un licenciement radicalement suisse.
Le Conseiller d’Etat Claude Roch est l’équivalent du Ministre de l’Education nationale du Valais. Le Valais est un canton helvétique entre Léman et sommets (Le Cervin). Le Valais est une région de tradition catholique où Marcel Lefebvre fonda le séminaire d’Ecône et où Oskar Freysinger, le père du référendum suisse sur les minarets, lisse son catogan avec l’élégance d’un personnage de Cabu. Penser librement dans le Valais est donc facile, à condition de ne pas déranger. Le droit de grève est interdit aux fonctionnaires, le syndicalisme indépendant peu développé dans l’enseignement et l’exécutif cantonal verrouillé par le parti catholique traditionnel (PDC). On aurait pu s’attendre à ce que le représentant libéral-radical Claude Roch, issu d’une tradition politique laïque, trouverait quelques bonnes raisons d’être indulgent à l’égard de Valentin Abgottspon, jeune enseignant suisse licencié pour avoir décroché un crucifix de sa salle d’école (publique).
Regardez le plutôt se tortiller comme un jésuite : http://www.abgott.ch/misc/?p=404#comment-31
Le soutien à l’enseignant est important en Suisse allemande grâce notamment aux libres penseurs (Valentin est président de la jeune section valaisane de la Libre Pensée) et se développe en Romandie. Une anecdote à ce sujet : un journal genevois ayant critiqué le licenciement, un commentateur s’indigne : les Genevois n’ont-ils rien d’autre à faire qu’à s’occuper de ce qui se passe dans le Valais ? On se dit parfois que le jacobinisme a du bon.
En tout cas j’ai été ravi de rencontrer Valentin pour lui proposer un soutien international, même si je n’habite pas le canton voisin. Valentin a perdu son recours contre le caractère immédiat et non-suspensif de son licenciement, mais il ne désespère pas que la justice estime son renvoi abusif sur le fond en vertu de la constitution fédérale.