Un lycée public Emmanuel Molard à Beaupréau ?
La manifestation du 7 février à Nantes à l’appel du Collectif pour un lycée public dans les Mauges et du « Collectif Vigilance Laïcité » a réuni près de 500 personnes, face à la préfecture de Région. Un dimanche. Ce lundi, les lecteurs du Courrier de l’Ouest à Angers n’en sauront rien . C’est la vie ? Non, les élections régionales plutôt. Ces élections n’intéressent pas grand monde, mais tout de même les candidats des listes concernées. Enfin pas tous. Les partis et syndicats qui appelaient ont en réalité fait acte de présence. En revanche les parents d’élèves bellopratains, montignais, étaient là en nombre et la détermination de ces citoyennes et citoyens qui doivent en être rendus à leur septième manifestation est intacte. J’ai eu plaisir à y retrouver des combattants de la première heure : des citoyennes et citoyens d’Andrezé
Un mot au sujet de la « bataille des chiffres » : il pèse dessus une hypothèque de taille Si le fantôme du projet de « grand service unifié d’éducation » rôde encore, voire se matérialise dans les exigences budgétaires de l’Union européenne et de M. Woerth, ministre du Budget comme dans les propos de certains dirigeants de la Ligue de l’Enseignement, toutes les hypothèses se valent : pourquoi dès lors M. Auxiette qui assure financièrement la « compatibilité » entre « l’association Saint-Yves» et l’Université d’Angers aurait-il une autre doctrine à Beaupréau ?... Mais il est une autre voie : celle du droit à l’instruction publique et laïque pour tous les jeunes citoyennes et citoyens et je ne doute pas que nombre d’élus de tous bords y restent attachés.
Et puisque je suis optimiste, je propose même un nom pour le futur lycée public , celui d’Emmanuel Molard , premier proviseur de l’Ecole des Arts et Métiers que la Révolution avait léguée à Beaupréau.
Voici ce qu’en dit André Guettier, auteur de « L’histoire des écoles impériales d’Arts et Métiers », publiée en 1865 (oui, sous Napoléon-le-Petit : déjà !) :
« L’Ecole de Beaupréau, installée d’abord comme l’avait été celle de Compiègne, établie à grands frais, si l’on considère que ses bâtiments devaient contenir seulement 150 élèves et que jamais ses ateliers ne furent outillés, ne donna pas en principe des résultats bien saillants.
Devenue école impériale, d’école nationale qu’elle était à sa création, ses destinées ne furent guère plus heureuses sous l’Empire que sous la Royauté. l’Empereur, absorbé par des soins plus vastes et par les soucis de la guerre n’avait pas à y songer. Les ministres la négligèrent, et si ce n’eût été l’active sollicitude du duc de Liancourt et l’intelligence du directeur, M. Molard, cet établissement, placé au sein des populations royalistes, qui l’accueillirent mal à cause de son origine républicaine, et qui n’en apprécièrent jamais l’utilité, aveuglées qu’elles étaient par l’esprit de parti, cet établissement, disons-nous, aurait végété tristement et, tôt ou tard, se serait vu supprimer (à suivre) »